Les Palestiniens de Jérusalem sont traités comme des citoyens de seconde classe. La déléguée générale de la Palestine en France, Mme Hind Khoury, a exposé, hier à Paris, la situation dramatique des Palestiniens vivant à Jerusalem-Est. Dans une conférence de presse qu'elle a animée avec Michel Roy du Secours catholique, Caritas France et Ashraf Abu Mosh, coordinateur de l'ONG Comité israélien contre les démolitions de maisons, elle a rappelé que ce jour est le triste anniversaire du début de la construction du mur de la honte qui est, dit-elle, une exclusion programmée des Palestiniens. Le tracé du mur isole les universités, les écoles, les centres sociaux de Jérusalem-Est, excluant, du coup, près de cent mille Palestiniens. L'objectif pour Mme Khoury est également «une judaïsation d'El Qods, classée patrimoine de l'humanité, pour en effacer son pluralisme». Les Palestiniens (33% de la population de la ville) sont sans statut car ils ne sont ni citoyens ni résidants permanents. Il suffit à un Palestinien de s'absenter quelque temps, -Mme Khoury citera le cas de son propre fils,- pour perdre son permis de résidence et sa maison en vertu de la loi dite «du propriétaire absent». «On retire les cartes d'identité aux fonctionnaires de l'Autorité palestinienne, les députés n'ont pas le droit d'avoir un bureau et les chrétiens commencent à quitter la ville». Abu Mosh ira dans le même sens, considérant que les Palestiniens de Jérusalem sont traités comme des citoyens de seconde classe dans le but de les déporter hors de la ville. Construire une maison pour un Palestinien est apparenté par la loi à un crime et il a vite fait de la voir démolie. Les services municipaux savent très bien qu'obtenir un permis de construire pour un Palestinien est quasiment impossible. Pour Michel Roy du Secours Catholique, la solution est une mobilisation internationale contre ce mur. «Eveiller les consciences, appliquer le droit international est l'unique voie pour que les deux Etats puissent un jour vivre dans une paix juste et durable.» M.Roy annoncera qu'un rassemblement de toutes les ONG françaises signataires de la plate-forme pour la Palestine, est prévu devant le Quai d'Orsay. La plate-forme sera également remise aux ministres européens des Affaires étrangères qui se réunissent le 15 juin pour étudier la question de l'aide à la Palestine. Il faut savoir que la coordination de cette plate-forme, signée par 40 associations a lancé une campagne «Jérusalem, capitale confisquée» et n'a pas cessé d'agir depuis novembre 2003 contre le mur érigé par les Israéliens pour annexer Jérusalem-Est, en dépit de l'avis de la Cour internationale de justice. Les associations françaises de solidarité avec la Palestine ont, par ailleurs, protesté auprès du gouvernement français après l'accord signé entre le gouvernement israélien et le consortium français City Pass, regroupant les sociétés Alsthom et Connex pour la réalisation d'un tramway à Jérusalem. A la protestation de l'Autorité palestinienne, le Quai d'Orsay a répliqué que cet «accord s'inscrit dans le cadre du marché international» et que la position française «reste inchangée sur la colonisation en Cisjordanie et autour de Jérusalem-Est qui est contraire au droit international».