Le barrage Ighil Emda de Kherrata est d'une importance capitale pour l'économie de la région et pour le reste du pays d'une manière générale. Mis en service en 1953, sa capacité de rétention initiale est de l'ordre de 154 millions de m3. Pour l'année en cours, il est observé une rétention de 102 millions de m3 sur un bassin versant de 652 km2. L'envasement du barrage qui a fait couler beaucoup d'encre ne présente, en réalité, pas un grand problème pour la simple raison que l'infrastructure est dotée d'appareils spéciaux pour pallier à cela, appelés batteries de vannes et vannettes, installés juste au pied du barrage. La digue de cette importante retenue possède une hauteur de 75 mètres sur 710 m de long. L'ouvrage est conçu par les ingénieurs de l'époque pour parer aux divers séismes vu que la région de Kherrata est connue pour son exposition aux divers mouvements sismiques. Selon M.Zerguini, cadre des barrages: «Cette réalisation est, non seulement prévue pour la production d'électricité de l'usine hydroélectrique que de Darguina, mais aussi, elle permet de réguler les importants débits pendant les crues, ceci sans oublier le plus environnemental créé par ce barrage». Aussi, la précision de taille qu'il faut signaler est que jusqu'aux années 1970, «l'Ighil Amda» a assuré 40% de la production d'électricité du pays. L'usine hydroélectrique de Darguina, a joué un rôle majeur, et grâce au barrage, lors du black-out de 2003. Le projet d'affectation ou de déviation des eaux d'Ighil Emda, vers les Hauts-Plateaux sétifiens, pour l'irrigation, serait, selon les spécialistes une erreur, eu égard à la cherté du projet mais aussi à la viabilité de l'économie agricole. L'Agence nationale des barrages a porté le choix sur cette réalisation pour organiser divers stages pour la simple raison, qu'elle jouit d'un entretien non négligeable. Enfin, selon notre interlocuteur, le barrage peut faire fonctionner la centrale hydroélectrique pendant un autre siècle.