Lors de sa conférence de presse qu'il a animée, hier, au Centre technique national (CTN) de Sidi Moussa, le sélectionneur national, Djamel Belmadi, est longuement revenu sur les prestations des Verts lors de la dernière CAN au Cameroun, qui a vu les siens sortir au 1er tour. Mais on retient, surtout, qu'il a affirmé que «le match contre le Cameroun pour la qualification à la Coupe du monde est le match le plus important dans ma vie». Là, Belmadi a, une fois de plus, raconté que depuis qu'il était petit et après avoir vu la sélection algérienne lors du Mondial-1986, il rêvait de disputer la Coupe du monde avec la sélection algérienne en tant que joueur ou sélectionneur. Belmadi a eu, certes, l'opportunité de jouer en sélection nationale, mais il lui manquait d'en devenir coach et d'aller en Coupe du monde. Aujourd'hui, Belmadi et ses joueurs ne sont qu'à 2 matchs pour se qualifier au Mondial du Qatar. Et pour cette rencontre, Belmadi a estimé qu' «il n'est pas hanté, ni lui ni les joueurs pour rejouer à Jopama à Douala pour tenter une victoire». «On a toujours eu ce crédo de jouer tous nos matchs pour les gagner», a réitéré le sélectionneur national, avant d'ajouter que d'habitude les Camerounais jouaient leurs matchs à Yaoundé, mais cette fois-ci, c'est peut-être dû à de la superstition de leur part «et c'est ce qui explique pourquoi ils veulent nous voir disputer ce match sur le terrain où on a enregistré notre élimination». «On est traumatisé par la pelouse, pas le stade, ni la ville. On ne se déplace pas pour faire du tourisme. En tout cas, pour nous, les joueurs sont prêts pour ce match et surtout on a l'avantage de connaître parfaitement cette pelouse», explique-t-il. Belmadi a tenu, par la suite à préciser que les joueurs, eux aussi, ont envie de participer à ce Mondial: «La majorité n'a pas disputé une Coupe du monde et c'est d'ailleurs ce que j'insiste à dire auprès d'eux depuis le dernier match face à la Côte d'Ivoire. Là, on avait tous été d'accord pour tenter d'aller au Qatar.» Et justement, à propos des Camerounais, Belmadi a bien fait remarquer que c'est une équipe redoutable et qui est composée de joueurs chevronnés et très expérimentés pour ce genre de match. Sur le plan de l'effectif, Belmadi a, une fois de plus, indiqué que pour l'affaire du joueur Delort, c'est du passé. «Pour moi le cas Delort était déjà clos. Avant le regroupement, il m'avait dit qu'il comptait donner la priorité à son club et mettre entre parenthèses l'Equipe nationale pour une année. J'ai bien pris acte de cette décision et depuis, il n' y a plus pour moi un cas Delort. Avec le joueur je n'ai absolument aucun problème, mais quand cela touche l'Algérie, moi, je ne fais point de sentiment là-dessus. Je suis là pour mettre l'Algérie le plus haut possible. Ceux qui veulent rendre l'affaire personnelle sont stupides et malhonnêtes, voulant profiter de la situation que nous avions un genou à terre. Qu'ils sachent qu'il n'y a pas un Zorro ou un sauveur en Equipe nationale.» À une question sur le nouveau manager général de la sélection nationale, Djahid Zefizef et sa nomination à ce poste en remplacement d'Amine Labdi, le sélectionneur des Verts dira: «J'ai entendu beaucoup de bonnes choses sur Zefizef, mais moi, avec Amine Labdi on avait bien travaillé ensemble et la destitution de Labdi est due à notre élimination de la CAN, c'est un échec autant pour moi qui suis le premier responsable, que pour lui. Pour moi, Labdi est un frère et on commet tous des erreurs, et lorsque le président de la Fédération m'a informé qu'il venait de démettre Labdi, il fallait trouver la personne idoine et compétente pour assurer la très bonne organisation. J'ai discuté avec le président de la FAF pour voir avec qui je vais travailler. Sa réponse ne répondait pas à mes attentes. Nous avons décidé, donc, de faire appel à Djahid Zefizef, et tout se passe parfaitement bien avec lui. C'est un dirigeant qui a assez d'expérience et de savoir-faire.» Le début de la conférence de presse a été mis à profit par Belmadi afin de revenir sur l'échec cuisant au Cameroun, lors de la CAN. «La préparation a été chaotique et l'échec est une addition d'éléments défavorables, dont je suis responsable. Ce que vous ne savez pas, c'est que seuls 5 joueurs n'ont pas eu le Covid-19. Tout le monde, y compris moi, ont été touchés. C'était difficile à gérer. On faisait des tests tous les matins. On avait peur chaque matin pour savoir qui ne serait pas disponible aujourd'hui.» Et avec les conséquences qui en ont découlé, «des joueurs n'avaient pas de force pour courir: «Ils arrivent à un niveau physique très diminué. Ce sont des données athlétiques. Ce sont nos fondamentaux, ça se voit à l'entraînement.» Belmadi rappelle que la date du rassemblement était prévue le 27 décembre, alors que l'effectif n'a été au complet que le 3 janvier, notamment en raison des décisions de la FIFA. «La préparation a été mise en place 3-4 mois à l'avance et le changement de date a tout chamboulé». L'annulation du match amical face à la Gambie a été, pour Belmadi, dramatique: «La Gambie n'a pas annulé le match amical sans scrupules, on va être honnête, ils étaient vraiment diminués même si nous aussi, nous étions en difficulté pour former une équipe.» Une fois à Douala, les Verts sont tenus en échec par la Sierra Leone (0-0) avant de perdre face à la Guinée équatoriale (0-1) et la Côte d'Ivoire (1-3). Belmadi évoque, comme motifs, l'arbitrage, l'état de la pelouse de Japoma et la méforme de ses joueurs, notamment ceux qui avaient joué en Coupe arabe. Il a affirmé qu'après la CAN, il avait un goût amer, alors que les joueurs avaient un sentiment d'humiliation: «Heureusement que notre peuple n'a pas été amnésique, il a été reconnaissant malgré la déception. Cette génération a ramené des titres. Le peuple ne l'a pas oublié.»