Loin d'être un privilège, le Sommet arabe prévu les 1er et 2 novembre prochain à Alger, parallèlement à la célébration du 68e anniversaire du déclenchement de la glorieuse guerre de Libération nationale, est une grande responsabilité que l'Algérie s'apprête à assumer. Une consécration de plusieurs mois de concertation avec des dirigeants arabes, avec pour point culminant la visite d'Abdelmadjid Tebboune à la fin janvier en Egypte, où se trouve le siège de la Ligue arabe. Un sommet qui apportera une valeur ajoutée à la cause arabe et qui ne sera pas «au service d'un quelconque agenda», contrairement aux allégations du ministre marocain des Affaires étrangères, Nacer Bourita. En décrochant le vote favorable des ministres des Affaires étrangères arabes réunis au Caire pour que le prochain sommet de la Ligue arabe se tienne aux lieu et dates sus-cités, l'Algérie a signé une nouvelle victoire diplomatique. Un lieu et une date symboliques. Il est évident que la symbolique de cette date, avec ce qu'elle représente comme valeurs de lutte commune pour la libération et l'appropriation des capacités «nous permettent de décider de notre destin commun, inspirera nos dirigeants dans la prise des décisions nécessaires pour hisser l'action arabe commune à la hauteur des défis qui se posent aux niveaux local, régional et international», avait souligné Ramtane Lamamra, ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, dans une allocution prononcée devant le Conseil ministériel de la Ligue arabe. Loin d'être un hasard du calendrier, la date «choisie» se veut, également, un rendez-vous avec l'histoire et le peuple algérien. Outre le fait qu'elle a toujours été qualifiée de «Mecque des Révolutionnaires», l'Algérie fête, le 1er novembre de chaque année, le déclenchement de la guerre d'indépendance. Une guerre ayant inspiré plusieurs pays aussi bien arabes qu'autres. À cet égard, le directeur général de la communication, de l'information et de la documentation au ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, Abdelhamid Abdaoui, a estimé que l'adoption par les Etats arabes de la proposition algérienne concernant la tenue du prochain Sommet arabe à Alger les 1 et 2 novembre 2022 «traduit leur attachement aux valeurs communes et leur volonté de poursuivre l'action arabe commune pour défendre leurs intérêts». Le même responsable a révélé, à ce sujet, que la période du 24 octobre au 2 novembre prochains «sera une période d'intense activité pour l'action arabe commune en Algérie» en faveur de l'action arabe. Saluant le «fort enthousiasme» de l'Algérie à l'idée d'abriter le prochain Sommet de la Ligue arabe, le secrétaire général de la Ligue arabe, l'Egyptien Ahmed Aboul Gheit, a mis en avant les avancées de l'Algérie pour «garantir une action arabe commune efficace» et de «relever les défis». En effet, le président de la République Abdelmadjid Tebboune s'était rendu au Caire pour rassurer tout le monde sur la capacité de l'Algérie à honorer ce rendez-vous dont le Monde arabe attend beaucoup. «Le Président Tebboune veille, en totale coordination avec ses frères, à garantir la bonne préparation du Sommet arabe. Il est convaincu que la symbolique de cette date, avec ce qu'elle représente comme valeurs de lutte commune pour la libération et l'appropriation des capacités nous permettent de décider de notre destin commun, inspirera nos dirigeants dans la prise des décisions nécessaires pour hisser l'action arabe commune à la hauteur des défis qui se posent aux niveaux local, régional et international», a soutenu Ramtane Lamamra dans son allocution devant le Conseil ministériel de la Ligue arabe. D'autant que le diplomate algérien Mohand Salah Ladjouzi a été nommé secrétaire général adjoint de la Ligue des Etats arabes. La nomination de l'ancien ambassadeur d'Algérie auprès de la République arabe d'Egypte et de représentant permanent de l'Algérie auprès de la Ligue des Etats arabes permettra une meilleure coordination entre l'Algérie et la Ligue arabe. Ahmed Aboul Gheit a, également rappelé Ramtane Lamamra, «a fait part de la vision de l'Algérie quant à la forme que prendra ce sommet et les réunions ministérielles qui le précèderont, avec la tenue d'une séance de concertation entre les présidents et d'une autre séance de concertation entre les ministres des Affaires étrangères».