Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a sommé, lors de la réunion du Conseil des ministres, l'Exécutif de ne pas exporter des produits importés par l'Algérie. Cette interdiction formelle s'inscrit dans les engagements du président Tebboune d'alléger et de réduire l'enveloppe réservée à l'importation des produits en général. Ce qui est judicieux dans cette démarche, c'est que les équilibres de la balance commerciale ne peuvent pas atteindre leur objectif escompté quand le pays importe des produits et après il les exporte à nouveau. C'est une véritable spirale qui s'abat sur le Trésor public et les équilibres de la balance commerciale. Les produits de large consommation se verront ainsi interdits de la sphère de commercialisation en dehors des frontières du pays. L'exportation sera frappée du sceau de crime économique. C'est ce qui a été déclaré lors de la dernière réunion du Conseil des ministres par le président Tebboune qui a souligné qu'«il faut interdire l'exportation de tous les produits de large consommation importés par l'Algérie, à l'instar du sucre, des pâtes, de l'huile, de la semoule et tous les dérivés du blé», et d'ajouter «Il faut se pencher sur l'élaboration d'un projet de loi criminalisant l'exportation de produits non produits localement, étant un acte de sabotage pour l'économie nationale», a souligné le président de la République, Abdelmadjid Tebboune. Une autre mesure qui a été prise dans le même sillage, c'est l'»interdiction stricte de l'importation des viandes congelées et d'encourager la consommation de viandes locales», a-t-il indiqué. Cela ne pourrait se faire sans l'encouragement, bien sûr, du produit national à travers la mise en place des mécanismes visant à aider les agriculteurs et les éleveurs pour répondre aux besoins de la demande nationale par rapport aux viandes rouges et dérivées. À ce propos, le président Tebboune à ordonné d'«encourager les agriculteurs qui approvisionnent le stock stratégique de l'Etat en blé dur et tendre et en légumineuses avec diverses incitations, dont le soutien sous forme de prêts, d'engrais et d'autres avantages», a-t-il affirmé. Cette approche va permettre au pays d'éviter de tomber dans le scénario de la dépendance alimentaire en recourant à l'importation excessive dont les conséquences ne seront que néfastes sur l'économie nationale. La conjoncture économique du premier semestre de l'année écoulée fait ressortir un tableau peu reluisant quant à l'estimation en devise des exportations en dehors des hydrocarbures. Les exportations du pays (-18% en 2020) «se composent de dérivés des industries pétrolières et gazières (engrais, ammoniac, huiles issues de la distillation des goudrons) et de produits agroalimentaires (dattes, sucre)», selon les statistiques fournies par la direction générale du Trésor. À la lecture de la liste des produits exportés on comprendra vite que l'Algérie exporte des produits dont elle en a besoin sur le marché national. Les statistiques de la direction générale du Trésor rappellent aussi que durant la dernière conjoncture de l'année dernière «les importations algériennes de trois groupes de biens ont reculé en 2020: les achats de biens d'équipement industriels ont reculé de 30,6% à 9,16 Mds USD, ainsi que les achats de produits semi-finis (22,6% à 7,97 Mds USD) et les biens de consommation (-11% à 5,75 Mds USD). Les catégories des biens alimentaires (+0,3%) et des produits bruts (+14%) ont, en revanche, vu leurs achats progresser entre 2019 et 2020», mentionne-t-on. Ce qu'il faut relever, c'est que durant cette période un peu particulière qui a été caractérisée par la crise sanitaire majeure de la pandémie de la Covid-19, les équilibres ont été affectés de par le problème récurrent de la commercialisation des produits en général au niveau mondial. Avec cette nouvelle approche, l'Algérie va accentuer ses efforts dans la direction de la diversification de son industrie au niveau national, et d'asseoir une vraie politique économique qui reliera l'industrie à l'agriculture de telle sorte que même la production nationale dans toutes les branches se fera échanger dans le cadre du développement et de la promotion du produit national tous azimuts.