C'est un «message» ferme qu'a tenu à lancer le président de la République Abdelmadjd Tebboune. Un message sans aucune complaisance. Dans son message à la nation à la vielle de la célébration du 60e anniversaire de la fête de la Victoire, le chef de l'Etat a abordé plusieurs dossiers et questions en suspens dont la réconciliation des mémoires entre l'Algérie et la France. Un message dans lequel le président Tebboune a dénoncé les «crimes odieux du colonialisme». Un colonisateur qui a tenté de «déformer notre identité, anéanti notre civilisation, notre culture et notre patrimoine». Des crimes,insiste le président Tebboune, qui «ne seront pas oubliés» et qui «ne seront pas prescrits par le temps». «Nous continuerons à revendiquer, sans relâche et sans compromis la récupération des archives, la vérité sur le sort des disparus et l'indemnisation des victimes des essais nucléaires, ainsi que sur d'autres questions liées à ce dossier(...) afin de préserver le serment des martyrs» a affirmé, hier, le chef de l'EEtat. Décriant le traitement réservé par la France au dossier mémoriel, Abdelmadjid Tebboune a appelé Paris à adopter un traitement responsable, rationnel et impartial. Tout en rappelant que «cette question restera au coeur de nos préoccupations», le chef de l'Etat a affirmé qu'«on ne peut échapper à un traitement responsable, juste et impartial du dossier de la mémoire et de l'histoire dans une atmosphère de franchise et de confiance». Une position ferme en dépit d'une série de mesures prises par le président français Emmanuel Macron concernant le dossier de la mémoire et de l'histoire coloniale française en Algérie, à l'instar de la reconnaissance de la responsabilité de l'Etat français dans l'assassinat de nombreux militants algériens, comme le mathématicien Maurice Audin, l'avocat Ali Boumenjel, et la répression des étudiants algériens le 17 octobre 1961 à Paris et les massacres du 8 mai 1945. Qualifiant la signature des accords d'Evian et le cessez-le-feu qui en a découlé de«moment historique» dans la marche de la nation, le chef de l'Etat estime qu'il «n'aurait pas eu une telle résonance à travers le monde, si ce n'était une consécration lumineuse d'une glorieuse révolution et une conséquence inéluctable de sacrifices successifs -depuis que le colonisateur a mis ses pieds dans notre pays-, à travers des résistances populaires héroïques, ancrées dans la mémoire et l'histoire, pour que des générations s'en inspirent aujourd'hui et demain, fidélité aux martyrs». Aussi, affirme-t-il, que la journée du 19 mars «nous fait remonter le temps de 60 ans pour visualiser, une énième fois la promptitude des Algériens à combattre l'envahisseur par les armes dans les maquis et par la diplomatie dans les arcanes des institutions internationales». Pour le président Tebboune, la nouvelle génération devrait s'inspirer du «courage, de l'amour pour la patrie et du sens du devoir et du sacrifice des Martyrs et des combattants de la Révolution». Et de souligner que «cet héritage historique a constitué les fondements cohérents de la nation indépendante d'aujourd'hui, qui se consolide par ses référents à la proclamation du 1er novembre». Abordant les mutations actuelles survenues au niveau régional et international, le chef de l'Etat relève que «le contexte actuel est marqué par des fluctuations et des turbulences. Le monde n'aura pas, à l'avenir, les mêmes influences qui régissaient les relations internationales, il y a des décennies, ni les mêmes équilibres géopolitiques et économiques». Aussi, met-il l'accent sur la nécessité de «construire une Algérie, qui monte en puissancee et qui exige une réhabilitation de la valeur de l'effort et du travail.».