Les services de sécurité ont réussi, hier, à éliminer quatre terroristes à Oran, qui faisaient l'objet d'une filature. Tout avait commencé le matin aux environs de 11h non loin du rond-point de l'Ensep où se trouve un café fréquenté par les étudiants. Les services de sécurité, qui surveillaient des individus suspects qui portaient des combinaisons de travail, allaient les interpeller. Remarquant qu'ils étaient découverts, les terroristes prennent la fuite pour s'engouffrer dans le quartier Saint-Hubert, sur les hauteurs du centre-ville. Refusant de se rendre aux forces de sécurité malgré les coups de sommation, ils tenteront de franchir le mur d'enceinte d'une maison. La réponse énergique des éléments des forces de l'ordre permettra d'éliminer les trois fuyards. Leur acolyte, qui se trouvait avec eux non loin du café, s'échappera en se mêlant aux usagers d'un bus qui assure la desserte de la ligne U. Mais son stratagème a été vite éventé par les services de sécurité qui s'interdiront toute intervention pour ne pas mettre en danger la vie des passagers du bus. Arrivé à la place Valéro en plein centre-ville d'Oran, qui surplombe le quartier populeux d'Edderb, le terroriste tentera de s'échapper en empruntant le dédale de rues étroites. Sur les lieux, il tentera de s'engouffrer dans une maison, mais il sera éliminé par les services de sécurité. La présence de ce groupe dans le tissu urbain de la ville d'Oran, qui n'avait pas connu d'attentats terroristes, suscite moult interrogations. On se rappelle que le 22 décembre de l'année 2000, deux terroristes, qui préparaient un attentat dans la rue des Aurès (rue de la Bastille), ont été éliminés avant qu'ils ne commettent leur crime. Quelques mois plus tard, le 5 mars 2001, les forces de sécurité avaient réussi, au bout d'un siège de 48 heures, à éliminer six terroristes qui s'étaient réfugiés dans un appartement du 9e étage de la cité Mouloud-Feraoun (ex-cité Jeanne d'Arc). Les terroristes éliminés ce jour-là, dont l'émir Tiouti, avaient bénéficié des dispositions de la loi sur la rahma après un séjour en prison. Ils étaient derrière plusieurs hold-up commis dans la région, dont celui qui a visé l'agence Opgi de l'USTO où 42 millions de centimes avaient été dérobés. Oran, qui avait échappé jusque-là aux crimes des groupes terroristes, s'est réveillée aujourd'hui avec un sentiment de peur. Plusieurs citoyens n'hésitent pas à faire le lien entre ce qui s'est passé hier et les démêlés de certains pontes de la mafia politico-financière avec la justice. L'hypothèse trouve un écho parmi beaucoup de monde tant l'expérience a prouvé, par le passé, la collusion entre le terroriste et la mafia. D'autres sources affirment que les groupes terroristes, soumis à la pression des forces combinées de l'ANP dans les maquis, ont délégué certains des leurs pour réactiver les réseaux urbains et desserrer l'étau autour des groupes actuellement encerclés dans les régions de Mascara, Saïda ou encore Sidi Bel Abbes.