Reçue par le président Tebboune et Ramtane Lamamra, la ministre libyenne des Affaires étrangères, Najla Al- Mangoush, était ce jeudi à Alger dans le cadre d'une énième visite de travail confortant ainsi la solidité des relations entre Alger et Tripoli. À sa sortie de l'audience que lui a accordée le Président Tebboune, Al- Mangoush a indiqué que sa visite en Algérie «intervenait en vue de soutenir les efforts du gouvernement d'union nationale libyen (GNA) et parvenir à des élections justes et légitimes». C'est dire que la démarche est principalement liée à la situation qui prévaut en Libye. La ministre libyenne des Affaires étrangères affirme avoir obtenu le soutien qu'elle est venue chercher, arguant que «le Président Tebboune a affirmé son engagement et l'engagement du gouvernement de l'Algérie pays frère, en vue de soutenir les efforts de ce gouvernement et parvenir prochainement à des élections justes avec l'aide de Dieu». Visiblement convaincue que l'élection présidentielle est «la solution unique pour le peuple libyen, afin d'atteindre la stabilité», Najla Al- Mangoush a souligné «l'importance de la stabilité de la Libye». Elle partage avec le chef de l'Etat la conviction qu'une Libye stable est une garantie de «stabilité pour la région et pour l'ensemble des pays arabes». Au plan bilatéral, les deux pays qui ont convenu, il y a quelques semaines d'intensifier leurs échanges commerciaux, ont déjà établi une feuille de route, qui prévoit l'équipement du poste frontalier pour faciliter les exportations de produits algériens vers la Libye. La coopération s'étend au domaine énergétique, avec une présence de Sonelgaz et Sonatrach dans le pays, cela sans oublier la formation de policiers libyens dans des écoles de police algériennes. C'est dire que «les relations de fraternité et de coopération unissant les deux pays et les deux peuples frères», comme le rapporte un communiqué du ministère des Affaires étrangères, n'est pas un vain mot. Il est notamment question à travers la visite de Najla Al- Mangoush de consolidation des relations dans divers domaines, souligne la même source. L'hôte de l'Algérie a abordé avec son homologue «l'ensemble des questions régionales et internationales d'intérêt commun, notamment la situation prévalant dans le monde arabe», a indiqué le communiqué. Le prochain Sommet arabe d'Alger qui concentre autour de lui l'intérêt des pays de la région constitue une étape cruciale de la reconstruction d'une nation arabe, aujourd'hui en lambeaux et confrontée au défi de la libération de la Palestine occupée. Mais même si la Libye est objectivement concernée par le Sommet de la Ligue des Etats arabes, il reste que sa priorité tient dans la situation politique délicate que vit le pays. Aussi, les deux ministres des Affaires étrangères ont-ils «passé en revue les derniers développements sur la scène libyenne et les perspectives à même de mettre fin à la crise, à travers un règlement pacifique et politique». Il convient à ce propos de constater que l'ajournement de l'élection présidentielle constitue en soi un problème majeur dans le processus de règlement du conflit libyen, qui s'en est trouvé compliqué avec ses deux gouvernements depuis le mois de mars dernier. C'est dire que la réconciliation inter-libyenne à laquelle travaille l'Algérie nécessite encore des efforts. À ce propos, Ramtane Lamamra «a réitéré la solidarité permanente de l'Algérie et son soutien constant aux frères libyens», souligne la même source. Et d'affirmer «la nécessité de redoubler d'efforts, en vue de promouvoir le dialogue et la réconciliation nationale et dégager une solution consensuelle inter-libyenne». L'approche algérienne, d'ailleurs appuyé par l'ensemble des acteurs politiques libyens «préserve l'unité et la souveraineté de la Libye, rétablit sa sécurité, sa stabilité ainsi que sa place naturelle qu'elle mérite au double plan régional et international», note le ministre des Affaires étrangères, cité par le communiqué.