«Ce sont les déclarations intempestives et irréfléchies de Moh-Chérif Hannachi qui ont engendré cette situation. Nous ne sommes pas des pyromanes, au contraire nous aimons la JSK par-dessus tout.» C'est en ces termes que les délégués des ârchs se sont défendus contre les accusations portées contre eux par le boss kabyle, lors de leur réunion, hier, à l'hôtel Belloua avec le comité de sages de la JSK. Ainsi, assis autour d'une même table avec les délégués du peuple, les anciens joueurs et dirigeants du club kabyle, à savoir Hadj-Mansour Abtouche, Hadj Mohand Khames, Amar Haouchine, les frères Chermaï, Aziouez Cherrak et d'autres ont tenté, tant bien que mal, d'enterrer la hache de guerre. Prenant la parole, Hadj Mohand Khames, ancien président de la JSK, a expliqué que le comité s'est constitué spontanément et n'a été délégué par personne. «La JSK est notre seule fierté en Kabylie. Pour cela, je vous demande, à vous, représentants du peuple, de canaliser et d'encadrer ces milliers de jeunes livrés à eux-mêmes», a-t-il enchaîné. «La JSK et les ârchs ont un même combat, celui de restituer à la Kabylie son honneur, sa fierté et sa dignité», dira à son tour Amar Haouchine. «Nous sommes ici en mission de bons offices, nous n'avons aucune autorité, si ce n'est morale. Donc nous allons transmettre toutes vos doléances au bureau de la JSK» tiendra à souligner Zeghdoud. Le discours conciliant du comité des sages terminé, les délégués de la Cadc, visiblement excédés par ces accusations, se sont relayé pour apporter un démenti au propos de Moh-Cherif Hannachi. «Depuis quelque temps, Hannachi verse dans la provocation du mouvement. Sinon comment expliquer son omission des victimes du printemps noir lors de la finale de la coupe de la CAF. Aussi nous ne pardonnerons pas à Hannachi d'avoir invité l'Entv alors que la rue tizi-ouzéenne bouillonnait», affirme un délégué de la ville de Tizi Ouzou. Le même délégué, très au fait du grand club du Djurdjura, ira jusqu'à dire qu'on ne peut dissocier la JSK de la politique. Pour lui, le stade a, de tout temps, constitué un exutoire aux frustrations des jeunes de la Kabylie. Toujours dans le même ordre d'idées, ce délégué, cité par Hannachi dans l'affaire du saccage des locaux de la JSK, continuera en révélant que le chairman canari a, de tout temps, fait de la politique. «En 1997 Hannachi a fait campagne pour Mokdad Sifi, en jouant un match amical contre la JSM Tébessa. Lorsqu'il appelle à un sit-in, cela aussi c'est de la haute politique.» Un autre délégué accusera la JSK d'équipe du pouvoir. «Je ne comprends pas qu'un club de la Kabylie se pavane avec le trophée africain dans les salons du pouvoir alors que ce même pouvoir est en train d'assassiner la région», explique-t-il. A la fin du débat, la Cadc a mis en demeure Hannachi quant à ses déclarations à venir tout en le sommant de retirer officiellement sa plainte contre les quatre délégués de la coordination de Tizi Ouzou. Par ailleurs, les supporters du club, présents à la réunion, ont demandé aux sages d'exiger de Hannachi de limoger Mouassa. D'autres se sont attaqués aux «barons» de l'équipe. Avant de se quitter, Zeghdoud a confirmé que Hannachi assurera la présidence jusqu'à l'AG qui se tiendra à la fin de la saison.