A son corps défendant, cette équipe a été prise dans le tourbillon des événements du Printemps noir. En effet, lors du cinquième conclave des ârchs au théâtre communal de Tizi Ouzou, au mois de mai 2001, les délégués à l'unisson, ont sommé les dirigeants de retirer l'équipe des compétitions nationales où elle était engagée. A l'époque, le championnat tirait à sa fin et la JSK devait disputer les trois dernières rencontres, face respectivement au WAT, à l'USMA et au CSC. Conscient de la gravité de la situation, Hannachi tire la sonnette d'alarme. Et pour cause si le club venait à déclarer forfait pour les trois dernières rencontres, il signerait de facto son arrêt de mort, car la réglementation est claire la dessus. Le purgatoire deviendrait inéluctable pour l'emblématique club kabyle. Réagissant épidermiquement au départ, les délégués se montrent beaucoup plus sensés par la suite en autorisant la JSK à jouer, à huis clos, sa dernière rencontre face au CSC, mais en portant des brassards noirs en signe de deuil. L'orage passé, l'accalmie de l'été permettait à Hannachi de monter une grande équipe en vue de la coupe de la CAF. Toutefois, le saccage des locaux de la JSK, le 23 septembre allait, une nouvelle fois, mettre le feu aux poudres. Hannachi montre du doigt les délégués de la ville de Tizi Ouzou, accusés d'être derrière cet acte de vandalisme, et n'hésite pas à déposer plainte contre quatre délégués qu'il soupçonne d'être les principaux instigateurs. Et pour mettre la JSK à l'abri des manipulations et autres manoeuvres politiciennes, le président kabyle appelle à un sit-in devant la permanence de la Cadc pour dénoncer cette atteinte à la fierté des Kabyles. Le mercredi 26 septembre, les supporters de la JSK venus en masse sont épaulés par les délégués du conseil communal, l'aile rivale des radicaux des ârchs. Le sit-in pacifique au départ s'est vite transformé en bataille rangée et le drame a été évité de justesse. Le lendemain, à l'occasion de la rencontre JS Kabylie - USM Blida, un jeune supporter de 17 ans, originaire de Draâ Ben Khedda est mortellement atteint par plusieurs coups de couteau à l'abdomen. Une nouvelle fois, la coordination de la ville des Genêts est dans le box des accusés. Toutefois, les appels au calme émanant des notables de la région eurent raison des esprits belliqueux. Dans la foulée, la JSK remportait le deuxième trophée africain. Cependant, malgré la liesse qui avait gagné toutes les contrées de la Kabylie, les délégués radicaux n'ont pas cessé d'accuser Hannachi d'être le relais du pouvoir et d'avoir livré pieds et poings liés la JSK au Président Bouteflika. Mais le point d'orgue du bras de fer Hannachi-ârchs était atteint le jeudi 17 janvier dernier à l'occasion du derby JSK-MCA. Jets de pierres, actes de vandalisme, slogans hostiles à Hannachi, et rapidement le stade du 1er-Novembre était transformé en arène exutoire. Excédé, Hannachi annonce sa démission. Medane et Mouassa lui emboîtent le pas. Les joueurs hésitent à revenir. Déchiré, le grand club de Tizi Ouzou agonise en silence. Les anciens joueurs et dirigeants sont à son chevet et arrivent à convaincre le boss de revenir sur sa décision. Hannachi revient, mais charge le comité des sages du club de demander aux ârchs de cesser toutes leurs tentatives de déstabilisation de la JSK. Et pour fuir la pression étouffante, les Canaris, la mort dans l'âme, quittent Tizi Ouzou pour prendre leurs quartiers à Boumerdès. Et comme à quelque chose malheur est bon, en quatre mois de présence à Boumerdès, la JSK s'est refait une santé. Les Jaune et Vert sont revenus, comme ils l'ont toujours été, c'est-à-dire un adversaire craint et respecté et qui veut tout rafler.