À l'heure où l'Algérie est en phase d'inscrire des changements notables en matière de gouvernance et de stabilité économique à travers le renouvellement des institutions, l'assainissement de l'administration et la lutte contre la corruption, la valorisation des politiques adoptées pour sortir de la dépendance des hydrocarbures s'impose. Il est plus que nécessaire de faire le bilan de toutes les actions de reformes et des avancées en matière de déploiement vers les marchés internationaux, notamment en Afrique. Il faut dire que depuis près de deux ans, le cap africain a été au centre des préoccupations de l'Etat. Ainsi, l'annonce de l'organisation d'un forum africain pour l'investissement et le commerce, par le directeur général du Centre arabo-africain d'investissement et de développement (Caaid), Amine Boutalbi, prévu les 11 et 12 mai prochain à Alger sous le thème «L'Afrique, c'est l'avenir», intervient comme un point d'ordre hautement profitable à l'économie nationale. Car il faut le dire, que l'Algérie revient de loin après des décennies d'errance et d'anarchie, qui se sont soldées par une déchéance économique sans précédent, sous le poids des scandales économiques d'une oligarchie qui a failli ruiner toutes les chances d'une reprise économique. À cela il faut rajouter les effets de la crise sanitaire qui est venue assener le coup fatal à l'économie nationale, au moment où de grands changements s'établissaient à la tète du pays. C'est dire à quel point il a été difficile de sortir de cet engrenage, d'inscrire des lignes de conduite, et de prendre les décisions courageuses, pour pouvoir prétendre aujourd'hui à des événements économiques de l'ampleur du forum africain pour l'investissement. C'est dans cette optique que l'Algérie avait, durant ces deux dernières années, multiplié les actions visant à établir, renforcer et sceller les relations économiques avec ses partenaires étrangers, de façon à inscrire des résultats lui permettant d'asseoir des assises financières solides et fiables. C'est ce qui a été réalisé dans le domaine des exportations hors hydrocarbures où la barre des 5 milliards de dollars à été atteinte en 2021. Cela étant, selon les participants à la rencontre organisée lundi soir par le Centre, regroupant des ambassadeurs africains accrédités en Algérie, des opérateurs économiques et des experts, l'objectif de l'Algérie est sans conteste d'atteindre les 7 milliards de dollars d'exportations hors hydrocarbures, à l'horizon 2023. Pour leur part, les ambassadeurs présents à cette rencontre n'ont pas manqué de mettre en avant «le rôle central de l'Algérie dans la promotion de l'investissement en Afrique», l'invitant à «partager son expertise, notamment en matière d'exploitation des hydrocarbures, tout en affichant la volonté de leurs pays respectifs à fournir toutes les facilitations nécessaires pour encourager l'accès des produits algériens à leurs marchés». Autant dire qu'au-delà de l'importance des échanges et des ateliers qui serviront à faire valoir les potentialités des participants en matière de commerce et d'investissement, le forum offrira également l'opportunité de consolider le front économique africain et sa position dans l'ordre économique mondial, à travers la concrétisation des grands chantiers à l'image de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), qui viendra également sceller définitivement l'importance d'un marché qui pèse plus de 3000 milliards de dollars.