L'une de ces mesures a d'ailleurs été confirmée hier par le ministre de l'Enseignement supérieur. Le chef du gouvernement et deux de ses ministres, actuellement en bute aux revendications salariales des travailleurs, ont annoncé chacun de son côté, l'imminence d'une augmentation des salaires dans les toutes prochaines semaines. Ainsi, le ministre du travail Tayeb Louh, enconcertation avec l'Ugta se donne la date butoir du 29 juin pour finaliser des propositions concrètes de hausse des revenus de tous les travailleurs de la Fonction publique. Dans l'entourage du chef du gouvernement qui ne s'est pas encore officiellement exprimé sur une échéance précise pour répondre favorablement aux revendications des travailleurs, on affirme qu'une décision en ce sens sera prise dans un avenir très proche, sitôt ficelées les propositions de l'Ugta et celles du ministère du Travail et de la sécurité sociale. Les mêmes sources indiquent qu'une revalorisation conséquente de la rémunération des travailleurs de la Fonction publique pourrait intervenir avant même l'adoption du nouveau statut des travailleurs, lequel apportera son lot d'augmentations, affirme-t-on, tout en soutenant que le gouvernement étudie la possibilité de faire bénéficier tous les travailleurs algériens d'une hausse des salaires, avec notamment une révision à la hausse du Snmg. Bien que non encore confirmée, cette probabilité fait son petit bonhomme de chemin au sein de l'Exécutif, relèvent nos sources qui mettent sur le compte du gouvernement une volonté d'agir sur la valeur du dinar pour booster le niveau de vie des Algériens. L'une de ces mesures a d'ailleurs été confirmée hier par le ministre de l'Enseignement supérieur. Les salaires seront revalorisés dès le mois de juillet prochain. Quant au problème du logement, il est pris en charge à travers la signature d'un décret exécutif. Le statut particulier de l'enseignant du supérieur sera élaboré après l'adoption du nouveau statut de la Fonction publique. Ainsi, «les principales revendications des enseignants, pour ne pas dire la totalité, sont prises en charge», a indiqué hier le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, M.Rachid Harraoubia, lors de sa rencontre hier avec les membres de Conseil national des enseignants du supérieur. «Ne reste maintenant que la mise en oeuvre de toutes les décisions adoptées, chose qui sera faite avec la collaboration aussi bien de la tutelle, du syndicat des enseignants que des autres partenaires sociaux», a ajouté M.Harraoubia. Celui-ci a en outre appeléles enseignants à se constituer en commission afin de mener à terme leurs revendications. Cela notamment pour le listing des enseignants qui souffrent de la crise épineuse du logement. Au sujet du pourcentage de l'augmentation des salaires, le ministre de l'Enseignement supérieur s'est refusé à toute déclaration. Il a néanmoins relevé que son «département a tenu ses promesses» et que «le taux de la revalorisation des salaires sera connu dans les semaines à venir». Ainsi, pour le premier responsable de l'enseignement supérieur, la grève déclenchée par les enseignants n'a plus sa raison d'être. Le même avis est partagé par les membres du bureau national du Conseil national des enseignants du supérieur, aile Bouqaroura. Justement, à propos de la grève qui ne cesse de miner plusieurs universités du pays, dont celle des sciences et des technologies Houari Boumediene, de Bab Ezzouar qui est complètement paralysée: «Nous ne sommes nullement concernés par cette grève», a indiqué le coordinateur national du Cnes, M.Bouqaroura lors d'un point de presse organisé à l'issue de la rencontre entre le Cnes et le ministre de la tutelle indiquera: «C'est aux enseignants grévistes ayant enfreint les lois de la République d'assumer leurs responsabilités quant au sort des étudiants pénalisés par le mouvement de débrayage enclenché depuis le 11 mai dernier». Ce climat d'entente qui caractérise les relations ministère de l'Enseignement-Cnes est encouragé par le chef du gouvernement qui, assure son entourage, a instruit le ministre du Travail, Tayeb Louh, de hâter les négociations avec l'Ugta pour mettre un terme au mécontentement qui mine des pans entiers de la Fonction publique, notamment les vétérinaires qui eux aussi, préparent une grève. Ainsi, l'Exécutif qui semble appréhender une rentrée sociale chaude, si la question des salaires n'est pas définitivement résolue, entend devancer la colère des travailleurs en accédant à leurs revendications, avant même que ces dernières ne soient formulées.