«La tutelle ne peut pas s'immiscer dans les conflits internes du Cnes». Une revalorisation des salaires des enseignants du supérieur sera effective dans deux mois. Le statut de la Fonction publique, qui permettra l'élaboration du statut de l'enseignant, sera débattu fin juin prochain et la question des logements a été définitivement réglée et ne reste que les procédures administratives pour sa mise en oeuvre dans le même mois. Ainsi, ces dossiers qui constituent les principales revendications des syndicalistes ont été ou sont en voie de règlement, a annoncé, hier, le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, M.Rachid Harraoubia, lors de sa réunion avec les représentants du Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes). Quelle que soit sa forme, la revalorisation entrera dans le cadre des augmentations prévues dans le secteur de la Fonction publique, explique-t-il. Pour ce qui est des logements, le ministre a mis en garde les enseignants qui, depuis 1998, n'ont pas payé leur loyer. «J'appelle ces derniers à assumer leur responsabilité», a-t-il martelé. Le premier responsable du secteur a saisi l'occasion pour affirmer que le premier conseil interministériel présidé avant-hier par le chef du gouvernement, M.Abdelaziz Beklkhadem, a été consacré à la situation qui prévaut actuellement au sein de l'université. «Cela démontre l'intérêt que porte le nouveau chef de l'Exécutif à ce secteur mais aussi aux revendications des travailleurs, notamment salariales qu'il a toujours défendues», a-t-il relevé. Ainsi, les mesures prises par le département de Harraoubia permettront d'apaiser le climat de tension qui dure depuis presque un mois entre les grévistes et leur tutelle. C'est ce qu'espère d'ailleurs M.Harraoubia. Pour lui, ces dossiers revendiqués par les enseignants protestataires «sont en voie de règlement et les mesures suscitées vont assurément rétablir le calme au sein des universités, sauf si les doléances de cette corporation obéissent à d'autres considérations». S'agissant du dernier point inscrit dans la plate-forme de revendications du Cnes relatif à la démocratisation ainsi qu'à la révision de la politique de gestion de l'université, M.Harraoubia a réfuté l'élection des doyens à l'université. Le ministre était clair là-dessus en justifiant sa position par le fait d'éviter «la politisation» dans cet établissement. «L'université est un lieu pour acquérir le savoir et non pour faire de la politique», a-t-il lancé. Le Coordinateur national du Cnes, M.Boukaroura, s'est dit «satisfait» de ces mesures. Concernant le mouvement de protestation mené actuellement par certains coordinateurs écartés du Cnes, en raison de leur refus de se conformer à la décision de justice déclarant illégale la grève des enseignants du supérieur, il fait savoir que six établissements universitaires sur 58 ont connu des perturbations à l'échelle nationale. «La loi n'est pas respectée, fait-il remarquer, mais malgré, cela le ministère est toujours en contact avec ces sections». Sur ce point, le ministre a tenu à préciser clairement que «le conflit au sein du Cnes est interne. La tutelle ne peut pas s'immiscer dans le fonctionnement des partenaires sociaux». S'agissant des délégués mis sous contrôle judiciaire, il dira que la tutelle ne peut pas émettre un jugement sur une action judiciaire. «Nous sommes pour l'exercice syndical mais tout en respectant la loi. Celle-ci s'applique d'une façon assez claire et rigoureuse à tout le monde, à commencer par mon département. Nous demandons ainsi à nos partenaires sociaux de respecter la réglementation», a averti sévèrement M.Harraoubia avant de conclure: «Nous n'acceptons pas la prise en otage des étudiants. Dans le cadre de la loi 90-14, le service minimum doit être assuré et l'organisation des examens en fait partie».