Une conférence intitulée, «L'héritage culturel immatériel africain et la convention de 2003» a été animée, jeudi à Alger, par le docteur et directeur du Centre national de recherche préhistorique, anthropologique et historique (Cnrpah), Slimane Hachi, à l'occasion de la Journée mondiale du patrimoine africain, célébrée le 5 mai de chaque année. Accueillie à l'auditorium du Palais de la culture Moufdi-Zakaria, la conférence a été précédée par l'intervention de Mohamed Sidi Moussa, représentant de la ministre de la Culture et des Arts, Soraya Mouloudji, qui a donné lecture à l'allocution d'ouverture, soulignant d'entrée, l' «importance de l'héritage culturel de l'Algérie dans la formation et la construction de son identité». La ministre de la Culture et des Arts a également rappelé dans sa lettre, la place «avant-gardiste» qu'occupe l'Algérie au sein de grandes institutions internationales, à l'instar de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco) et l'Union africaine (UA), en matière d'»élaboration et de soutien des grandes conventions culturelles». À cet effet, le «rôle prépondérant» du Centre régional de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel africain (Crespiaf), dont le siège se trouve à Alger, dans l'application des textes de la convention de l'Unesco de 2003 qui portent sur la mise en valeur, la sauvegarde et la promotion de l'héritage culturel immatériel africain, a entre autres, été évoqué, rappelant que l'Afrique demeure le berceau de l' «aventure humaine». Le docteur et directeur du Centre national de recherche préhistorique, anthropologique et historique (Cnrpah), Slimane Hachi, est ensuite brièvement revenu sur la convention de l'Unesco de 1972 portant sur la protection du patrimoine -«homogène»- mondial, culturel, matériel et naturel, avant d'évoquer, plus en détail, celle de 2003 qui prône la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, production de l' «Hétérogène qui fait la diversité culturelle de l'humanité».Maîtrisant parfaitement son sujet, pour avoir été «un des rédacteurs de la convention de 2003, représentant de la partie algérienne», l'éminent anthropologue et chercheur a souligné le rôle du Crespiaf pour répondre aux besoins de l'Afrique en «moyens matériels et financiers». L'Afrique n'a inscrit au patrimoine mondial de l'humanité que «près de 90 éléments seulement sur les 600 et plus inscrits de par le monde, ce qui demeure «très insuffisant», selon le conférencier, qui a appelé à la «nécessité d'un changement» à travers, également, la mise en oeuvre d' «expertises soumises au regard académique des sciences humaines et du patrimoine que l'Algérie détient, et pourrait proposer aux autres pays du continent pour lui permettre de montrer sa «différence» par son patrimoine, ainsi mis en valeur. Slimane Hachi a donné en appui, quelques exemples d'éléments représentatifs du patrimoine culturel immatériel commun à plusieurs pays, inscrits au patrimoine mondial grâce à l'Algérie, à l'instar de l' «Imzad» et le «Couscous», inscrits au nom de plusieurs pays africains. Le directeur du Cnrpah a également abordé l'aspect des critères de choix des éléments à proposer à l'inscription, précisant qu'ils doivent répondre à une «feuille de route gouvernementale» et constituer en soi, «un système anthropologique», et de citer l'exemple de l' «Ahellil du Gourara» qui, selon le docteur, était loin de se résumer uniquement à de simples chants et danses. La conférence sur «L'héritage culturel immatériel africain et la convention de 2003» a été organisée dans le cadre du Mois du patrimoine célébré chaque année du 18 avril au 18 mai et placé en 2022 sous le slogan: «Notre patrimoine immatériel, identité et authenticité».