L'Union européenne a dénoncé mardi la volonté des autorités israéliennes d'expulser «pour des raisons militaires» un millier de Palestiniens installés au sud de Hébron, en Cisjordanie occupée, afin d'établir un champ de tir pour l'armée. «L'établissement d'une zone de tir ne peut être considéré comme une ''raison militaire impérative'' pour transférer la population sous occupation», a averti le porte-parole de Josep Borrell, chef de la diplomatie européenne. «L'expansion des colonies, les démolitions et les expulsions sont illégales au regard du droit international. L'UE condamne de tels plans et demande instamment à Israël de cesser les démolitions et les expulsions, conformément à ses obligations en vertu du droit international humanitaire et du droit international des droits de l'Homme», a-t-il déclaré. «La Cour suprême israélienne a rendu une décision sur l'expulsion de Massafer Yatta, dans les collines du sud d'Hébron, en Cisjordanie occupée, augmentant le risque de transfert forcé de quelque 1.200 Palestiniens et de démolition de leurs maisons», a-t-il rappelé. La plus haute juridiction sioniste a «donné raison» à l'armée israélienne en statuant que la région de Massafer Yatta, où se situent 12 villages palestiniens dans le désert de Judée, à l'extrémité sud de la Cisjordanie, constituait un champ de tir depuis 1980. «Les démolitions et les expulsions, les transferts forcés, y compris de Bédouins, menacent gravement la solution à deux Etats et ne feront qu'aggraver un environnement déjà tendu», a insisté le porte-parole européen. Pour sa part, le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, a rejeté toute déclaration ou position sioniste contestant le statu quo historique et juridique d'El-Qods occupée, en violation flagrante du droit international. Dans un communiqué, relayé par l'agence palestinienne de presse, WAFA, M. Aboul Gheit a refusé toute tentative de violer le statu quo à la Mosquée Al-Aqsa, qui est un lieu de prière pour les musulmans. Toute souveraineté prétendue sioniste sur El-Qods occupée et ses lieux saints islamiques et chrétiens, «représente une violation flagrante du droit international et des résolutions des Nations unies», a-t-il affirmé. Il a rappelé, en outre, la position «ferme» de la Ligue arabe en faveur des droits du peuple palestinien et d'El-Qods, en tant que capitale de l'Etat de Palestine.