Le meurtre délibéré de Shireen Abu Akleh, une journaliste des plus connues de la chaîne Al-Jazeera, tuée hier matin par «un tir de l'armée» sioniste, en opération dans le secteur de Jénine, en Cisjordanie occupée, a soulevé de nombreuses condamnations. Annoncé par le ministère palestinien de la Santé et la chaîne al-Jazeera, le décès de la journaliste victime des tirs meurtriers de l'armée sioniste dans les territoires palestiniens illégalement occupés depuis 1967, a bouleversé l'opinion arabe mais aussi internationale, d'autant qu'un autre journaliste a lui aussi été blessé lors des «affrontements» dont parlent systématiquement les médias occidentaux. Près d'un an jour pour jour après la destruction de la tour Jalaa, à Ghaza, où se trouvaient les bureaux de la chaîne qatarie, lors d'une attaque aérienne de l'armée sioniste, ce crime s'ajoute à celui dont a été, également, victime hier un jeune Palestinien, tué par «des tirs» de l'armée israélienne, selon le ministère palestinien de la Santé. Thaer Khalil al-Yazouri, 18 ans, est mort, blessé par balle en plein coeur, dans la ville d'Al-Bireh, non loin de Ramallah, a indiqué le ministère. L'armée sioniste a prétendu, comme à son habitude, que ses soldats ont «tiré des balles en caoutchouc». La Présidence palestinienne a réagi aussitôt à ces agressions caractérisées, condamnant vivement les «assassinats» par les forces d'occupation sionistes de la correspondante d'Al-Jazeera Shireen Abu Aqleh, dans le camp de Jénine, ainsi que du jeune al-Yazouri, dans le nord de la Cisjordanie occupée. Parlant d'un «crime odieux», elle tient l'occupation sioniste «pleinement responsable» et souligne que «cela fait partie de la politique quotidienne, menée par l'occupation contre notre peuple, sa terre et ses lieux saints». Ce crime, ajoute-t-elle, et la blessure du journaliste Ali Samoudi, «font partie de la politique de l'occupation consistant à cibler les journalistes pour masquer la vérité et commettre des crimes en silence». Des organisations internationales et régionales ont appelé, dans la même journée, à une enquête «immédiate» sur l'assassinat de Shireen Abu Aqleh, qui couvrait les incursions sionistes dans le secteur de Jénine. C'est ainsi que le porte-parole de l'Union européenne pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, Luis Miguel Bueno, «choqué» par le meurtre, a appelé à une enquête «indépendante et immédiate». Quant à l'envoyé des Nations unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, Tor Wencesland, il a également réclamé une enquête «immédiate et approfondie» pour déterminer les vraies responsables de l'assassinat. Réagissant à ce meurtre, la Ligue des Etats arabes fait porter l'entière responsabilité de ce crime odieux à l'Etat sioniste et appelle à «une responsabilité internationale et la poursuite de ses auteurs devant les instances judiciaires internationales compétentes pour crime de guerre et violation grave des règles du droit international». Quant à l'Organisation de la coopération islamique (OCI), elle dénonce «une violation manifeste des lois et normes internationales, nécessitant une enquête immédiate». Pour sa part, la vice-ministre des Affaires étrangères du Qatar a écrit sur Twitter que «l'occupation israélienne a tué la journaliste d'Al Jazeera, Shireen Abu Akleh, en lui tirant une balle au visage alors qu'elle portait une veste ''presse'' et un casque...Ce terrorisme d'Etat israélien doit CESSER, le soutien inconditionnel à Israël doit CESSER», a écrit Lolwah Al Khater. Les condamnations de l'arrogance criminelle de l'Etat hébreu n'ont nullement empêché celui-ci de chercher à se dédouaner en affirmant, avec un cynisme exemplaire, que la journaliste Shireen a été victime de «tirs des Palestiniens».