Le représentant du Front Polisario auprès des Nations unies, Sidi Mohamed Omar, a souligné que l'exercice par le peuple sahraoui de son droit à l'autodétermination restera «la seule option» envisageable pour résoudre le conflit du Sahara occidental, mettant en garde contre le projet marocain visant à «changer la nature démographique du territoire». Intervenant lors du séminaire du Comité des 24 de l'ONU chargé des questions de décolonisation, tenu du 11 au 13 mai à Castries, capitale de Sainte Lucie, Sidi Mohamed Omar a déclaré que le Maroc était en train de «changer la nature démographique du territoire sahraoui à travers des politiques de peuplement intensives et incitatives (en plus de) la destruction du patrimoine culturel et (du) pillage des ressources naturelles (appartenant au peuple sahraoui)». Pour le diplomate sahraoui, il est impératif de «défendre les principes de légalité internationale et de parachever le processus de décolonisation du Sahara occidental par l'expression libre, authentique et démocratique de la volonté souveraine du peuple sahraoui dans l'exercice de son droit inaliénable et non négociable à l'autodétermination et l'indépendance». Le représentant du Front Polisario auprès de l'ONU, a noté que la question du Sahara occidental, dernier territoire sous occupation en Afrique, était à l'ordre du jour du comité des 24 depuis décembre 1963, soulignant que la raison principale de son inscription sur la liste des territoires soumis à décolonisation, était «très claire»: «La poursuite de l'occupation militaire illégale du Maroc depuis 1975.» Il a alerté, en outre, le comité sur la détérioration de la situation des droits de l'Homme dans les territoires occupés en raison de la pandémie de coronavirus (Covid-19) à un moment où l'Etat occupant continue d'intensifier ses pratiques et politiques répressives et coloniales, dénonçant «la répression en cours contre les civils sahraouis et les militants des droits de l'homme (dans les villes sahraouies occupées)». L'édition 2022 du séminaire du Comité des 24, s'est tenue dans le cadre de la quatrième Décennie internationale pour l'élimination du colonialisme (2021-2030) sous le thème «L'avancement des territoires non autonomes à travers la pandémie de maladie à coronavirus (Covid-19) et au-delà». Par ailleurs, l'ambassadeur de la RASD à Alger Taleb Abdelkader Omar a affirmé, samedi, que les amis et les défenseurs de la cause sahraouie dans les pays d'Amérique latine agissent par principe et «n'ont pas été achetés contre un quelconque privilège».»Les rares amis et appuis qu'a le Maroc dans les pays d'Amérique latine ont été achetés contre des privilèges et de l'argent. Nos amis, à nous, sont des amis de principe», a indiqué l'ambassadeur sahraoui, soulignant que «l'élan de solidarité qui ne cesse de s'intensifier dans les pays d'Amérique latine (en faveur de la cause sahraouie) augure de perspectives très prometteuses et aura un impact positif sur la lutte du peuple sahraoui». «Ce vent progressiste porté par les peuples ne tardera pas à influencer les politiques vis-à-vis de la justesse de la cause sahraouie», a ajouté Taleb Omar, dénonçant «les manoeuvres du régime marocain qui ne lésine pas sur les moyens pour acheter des consciences au sein (de certains) Parlements et gouvernements dans l'espoir d'entraver la solidarité des pays avec le peuple sahraoui et sa juste cause». Il a dénoncé, dans ce sens, la dernière manoeuvre du régime du Makhzen «qui a tenté de détourner l'objet d'une Conférence internationale sur la lutte contre le groupe terroriste Daesh pour parler du Sahara occidental». Evoquant le récent revirement du Premier ministre espagnol sur le conflit au Sahara occidental, Pedro Sanchez, l'ambassadeur sahraoui a affirmé que ce changement de position concernant la question sahraouie «n'aura aucun effet». La nouvelle prise de position du Premier ministre espagnol est «unilatérale et elle n'aura aucun impact. La réaction de la classe politique, du Parlement et du peuple espagnol en faveur du peuple sahraoui en est la parfaite preuve «, a indiqué l'ambassadeur sahraoui, faisant observer que Pedro Sanchez est «plus que jamais isolé». L'ambassadeur sahraoui n'a pas manqué, par ailleurs, de saluer «certains militants américains» qui observent depuis quelques jours une grève de la faim en solidarité avec la militante sahraouie Sultana Khaya, assignée à résidence depuis novembre 2020, mais aussi avec les détenus politiques sahraouis en général.