C'est le dernier virage pour plus d'un million d'élèves! Demain matin sera donné le coup d'envoi des examens du brevet d'enseignement moyen (BEM). Ce qui sonnera aussi le début des grands examens nationaux qui se poursuivront pendant les 10 prochains jours, avec le baccalauréat prévu la semaine prochaine. Ainsi, près de 740.000 candidats sont appelés à passer durant trois jours leur BEM dans 2.800 centres d'examens répartis à travers le pays. Un calendrier chargé attend les «bambins» qui débuteront par les épreuves de langue arabe avant de passer à la physique durant la même matinée. Tandis que dans l'après-midi, ils ont «rendez-vous» avec les sciences islamiques et l'éducation civique. Le lendemain sera consacré aux: mathématiques, l'anglais et à l'histoire - géographie. Cela alors que le dernier jour est consacré aux sciences de la nature et de la vie ainsi qu'à tamazight. Ce programme, dénoncé par les syndicats de l'Education nationale, est attendu au tournant. Tout comme le ministre de l'Education nationale, Abdelhakim Belaabed. Il passe son premier grand examen après la Covid-19. Celui qui a retrouvé son poste de ministre le 8 juillet dernier, doit faire face aux défis de l'heure qui sont, désormais, loin de la crise sanitaire. Comme lorsqu'il était le bras droit de Nouria Benghebrit, il sera surtout question d'éviter un nouveau scandale de fuite de sujets ou de leur diffusion sur les réseaux sociaux. Abdelhakim Belaabed ne cesse de rappeler que ces actes ont été criminalisés en Algérie. Des menaces à peine voilées contre tous ceux qui seraient tentés de «tricher». Il ne s'agit pas que des élèves, mais aussi de leurs proches ou des personnels de l'éducation dont certains jouent ce jeu trouble quand ils veulent faire «tomber» leur ministre. Belaabed qui connaît très bien les rouages de ce secteur où il a fait le plus gros de sa carrière, met en avant le fait que ceux qui se feront attraper risquent de lourdes peines de prison. «Elles peuvent aller jusqu'à 15 ans de prison et une amende de 30 millions de centimes», avertit-il. Hier, il a présidé une Conférence nationale par visioconférence des directeurs de l'éducation et des cadres de l'administration centrale. Faite par visio6 conférence, elle était consacrée à la présentation des instructions et orientations à suivre pour garantir la réussite des différents examens nationaux. Il a, dans ce sens, assuré qu'il «veillera personnellement» sur le déroulement de ces deux examens. «Cela dès la réception et la sécurisation des sujets jusqu'à leur distribution au niveau des centres d'examen», a-t-il attesté mettant en avant les nouvelles mesures prises par l'Etat pour la lutte contre la fraude et «l'intensification des efforts pour préserver la crédibilité des examens». Tout le gouvernement est ainsi sur le «qui-vive». Des instructions fermes ont été données par le ministre de la Justice aux procureurs généraux auprès des cours de justice. «Cela afin de prendre les mesures nécessaires pour prévenir et lutter contre la fraude et la fuite des sujets des examens, notamment à travers l'utilisation des technologies de l'information et de la communication», indique un communiqué du département de Abderrachid Tabi. Il demande un «traitement judiciaire ferme» des cas de tricherie. « Les poursuites doivent être entamées instantanément en coordination avec la police judiciaire et l'instance nationale de lutte contre la cybercriminalité», soutient le département de la justice. Mieux encore, une cellule de veille et de suivi a été installée dans chaque cour de justice. Elle sera présidée par les procureurs généraux et comptera comme membres le directeur de l'éducation, le chef de sûreté de wilaya, le commandant du groupement de gendarmerie, le chef du service territorial de la sécurité intérieure et «tous ceux qui ont un rapport avec la question». Des milliers de policiers, gendarmes et même soldats de l'ANP ont également été mobilisés pour sécuriser ces examens nationaux. Ils escortent également les sujets jusqu'aux centres d'examens afin d'éviter la moindre fuite! La connexion Internet devrait également être coupée au début de chaque épreuve alors que les réseaux sociaux seront suivis par les services de sécurité spécialisés dans la cybercriminalité. L'objectif: des examens sans fraudes et crédibles...