Il a relevé que sa formation politique, cantonnée à des postes techniques, est interdite de ministères de souveraineté. Le président du MSP n'écarte pas la probabilité d'un remaniement ministériel à la prochaine rentrée sociale. Sans confirmer officiellement l'information qui circule déjà dans les cercles politiques algérois, une telle éventualité étant «du ressort exclusif» du président de la République, l'invité de L'Expression n'en a pas moins évoqué cette perspective comme très probable. M.Soltani appuie sa déclaration par le fait que le chef de l'Etat ne lie pas ses décisions à des occasions précises. «On aura constaté que le président de la République n'agit pas selon les circonstances mais décide par rapport à l'urgence de la situation». Cela dit, le leader du MSP reconnaît que le gouvernement a peut-être besoin d'une opération lifting pour apporter plus d'efficacité à certains secteurs qui restent à la traîne. A ce propos, tout en indiquant que son parti est présent au gouvernement avec cinq portefeuilles ministériels seulement, le ministre d'Etat souligne que le MSP n'est pas forcément «demandeur» de plus de sièges dans l'équipe de Abdelaziz Belkhadem. «Ce n'est pas tant la quantité qui nous intéresse, mais plutôt la qualité de la représentation au sein de l'Exécutif». Et au ministre d'Etat de relever que sa formation politique, cantonnée à des postes techniques, est interdite de ministères de souveraineté. M.Soltani regrette cet état de fait et insiste sur le fait que la «revendication» du MSP tient seulement du principe. «Nous n'exigeons pas un poste de souveraineté, mais nous regrettons que notre parti en soit automatiquement exclu», soutient-il, comme pour confirmer que le MSP «n'est pas au pouvoir». Sur cette question précisément, le leader islamiste retient: «Nous participons à la gestion des affaires de la République, mais cela n'implique pas nécessairement que nous participons à l'exercice du pouvoir», qui, à en croire l'invité de l'Expression, est assuré par les deux autres partis de l'Alliance présidentielle, avec une «prime» pour le FLN. Et ce n'est pas par hasard qu'il rappelle que Abdelaziz Belkhadem a bel et bien «campé le rôle de ministre des Affaires étrangères». L'allusion est on ne peut plus claire. Concernant le dernier changement à la tête du gouvernement, Boudjerra Soltani réitère les positions de son parti et précise que la «revendication de gouvernement neutre» était motivée par la fraude aux prochaines législatives. «Un sujet qui revient à la veille de chaque échéance électorale», affirme le président du MSP qui dit souhaiter «que les 15 années d'expérience démocratique puissent déboucher sur des élections transparentes et honnêtes». L'appartenance partisane du nouveau chef du gouvernement ne semble, par contre, pas trop affliger Soltani. «Nous avons eu une expérience électorale organisée par le RND en 1997. Ca a donné les résultats que l'on sait». Ce qui «tranquillise» le leader du MSP, ce sont deux déclarations du secrétaire général du FLN. La première a trait au fait que «Belkhadem a lui-même affirmé qu'il n'était pas contre Ouyahia, mais craignait la fraude», affirme notre invité en guise de justificatif de l'acceptation par son parti de la nomination d'Ouyahia. Une justification d'ailleurs appuyée par la seconde déclaration du chef du gouvernement quant à l'adhésion du FLN à l'initiative du MSP de créer «un front contre la fraude». Concernant la polémique qui a précédé le changement à la tête de l'Exécutif et qui s'est poursuivie même après, le leader du MSP s'est refusé à tout commentaire sur l'attitude du président de l'APN, Amar Saâdani qui s'est opposé à la présentation du bilan d'Ouyahia. Cependant, sur la question relative à la non-présentation du programme de Belkhadem, M.Soltani dit que sa formation avait souhaité que le chef du gouvernement se présente devant l'APN, «ne serait-ce qu'avec un seul feuillet pour dire simplement qu'il allait appliquer le programme du président que l'Assemblée nationale populaire avait déjà voté», soutient l'invité de L'Expression qui signale que pareille démarche «aurait pu éviter une polémique inutile.»