Ouyahia aspire à une composante gouvernementale à dosage technocratique pour booster les réformes économiques. Les départements ministériels connaîtront un été chaud. Un changement de l'équipe gouvernementale interviendra avant la rentrée sociale, selon des sources concordantes. Le remaniement en perspective touchera 12 à 14 ministères et concernera principalement les postes de ministres délégués, ont indiqué nos sources. Plusieurs noms sont cités dans ce mouvement ministériel qui est loin d'être partiel. En effet, nos sources précisent que le département du tourisme, de l'agriculture, du commerce et de la communication changeront de titulaire. Mohammed Seghir Kara n'aura pas fait long feu à la tête du ministère du Tourisme qu'il a intégré pour la première fois lors du remaniement ministériel de mars dernier. Un passage furtif à la tête de ce ministère pour M Kara connu pour ses activités au sein du mouvement de redressement du FLN. Le Pr Rachid Benaïssa sera chargé du département de l'Agriculture et du Développement rural en remplacement de Saïd Barkat. Le départ de Barkat pourtant proche du cercle présidentiel, a été annoncé au lendemain de l'élection présidentielle. Lors d'une réunion à Batna avec les cadres de son département, il a déclaré : «Je suis ravi d'avoir travaillé avec vous mais je suis appelé à d'autres fonctions». Boudjemaâ Haïchour va quitter le ministère de la Communication, de même que Boukrouh celui du Commerce. Notre source relève le maintien à leur poste des principaux ministres. Ainsi, Chakib Khelil, ministre de l'Energie et des Mines, Yazid Zerhouni, ministre de l'Intériéur et des Collectivités locales, Abdelaziz Belkhadem, ministre des Affaires étrangères, et Abdelatif Benachenhou ministre des Finances, conservent leurs portefeuilles. Mais la source ne précise pas si le plus vieux ministre de tous les gouvernements sera maintenu à son poste. Personnalité pérenne du pouvoir, figure de proue des réformes de l'éducation, le ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid a été aux commandes de l'éducation depuis plus de douze ans. Il faut s'attendre à ce que la composante de la nouvelle équipe gouvernementale réponde à un dosage politique particulier. Le RND, le FLN «redressé» et surtout le MSP seront-ils rétribués ? Le dernier remaniement n'a été qu'un simple toilettage qui, en réalité, dénotait un certain bras de fer. Pour rendre publique la reconduction de presque la même équipe gouvernementale, la présidence a mis plusieurs jours. Le temps pris par la présidence est le résultat d'un certain tiraillement au sein de l'alliance présidentielle. Chaque formation voulant un maximum de représentants dans le gouvernement «pour services rendus», d'où le bras de fer engagé. D'ailleurs, le président du MSP, Bouguerra Soltani, n'avait pas hésité à déclarer que «l'alliance présidentielle est une société par actions. Les taux d'intérêts dépendront du capital engagé par chacun des actionnaires». En l'absence de consensus, c'est une grande partie de l'équipe qui a été reconduite. Une hypothèse vraisemblable renforcée par l'absence dans le gouvernement de certains noms qu'on disait ministrables et très proches d'Ouyahia, à l'image de Harchaoui. En fait, selon notre source, Ahmed Ouyahia aspirait à une composante gouvernementale à dosage technocratique pour booster les réformes économiques alors que le président de la République, sous l'influence de l'alliance stratégique, se voulait reconnaissant envers une alliance qui a porté à bras-le-corps sa candidature et son programme politique. Par ailleurs, l'idée relative à la création d'un poste de vice-président est évoquée avec insistance. De même qu'un nouveau découpage régional. L'idée de la création de 7 régions n'est pas nouvelle sachant qu'elle fait partie des recommandations contenues dans le rapport Sebih pour la réforme des structures de l'Etat. Elle entre dans le cadre du nouveau découpage territorial, à chaque fois reporté. Chaque région chapeautera plusieurs wilayas (7 à 8 wilayas) et aura à enclencher une politique de développement propre à elle. A ce sujet, Ouyahia n' a pas écarté, devant les parlementaires l'idée de créer de nouvelles wilayas quitte à leur donner le statut de wilayas-déléguées. Ces régions seront dotées de pouvoirs décisionnels en matière de développement économique et fiscal. Des budgets conséquents seront mis à leur disposition pour appuyer le deuxième plan de relance économique du gouvernement étalé sur cinq ans. La nouvelle équipe gouvernementale comportera en effet, pas plus d'une douzaine de ministères de souveraineté et 18 secrétariats d'Etat. Le ministère de l'Intérieur aura trois secrétariats d'Etat qui sont la sécurité, l'environnement et les collectivités locales.