Les entreprises suffoquent sous le poids de l'impôt. Les mois de juin et juillet ont été particulièrement «chauds» pour les producteurs algériens qui se relèvent à peine de l'épisode Covid-19. C'est là le constat fait par le président de la Confédération algérienne des industriels et producteurs algériens (Cipa), Abdelwahab Ziani, qui lance un cri de détresse et qui en appelle à la clémence fiscale. À en croire, Abdelwahab Ziani, c'est le branle-bas de combat dans les quartiers généraux de l'entreprise. En effet, selon ce dernier qui intervient sur les ondes de la Radio nationale Alger chaîne 3, dans l'émission matinale L'invité de la rédaction, une réunion est convoquée par la coordination du patronat pour poser sur la table et «en toute transparence» la question de l'impôt qui prend à la gorge les chefs d'entreprise. «La coordination nationale du patronat est en concertation avec tous les acteurs, dont l'administration et les institutions. Alors que nous nous relevons à peine des effets de la crise sanitaire, les pressions fiscales et bancaires sur l'entreprise demeurent trop fortes», fait savoir Ziani qui préconise «d'accompagner les industriels et d'étaler leurs dettes sur dix ou vingt ans comme cela se fait dans tous les pays du monde». Et d'ajouter: «Pour que les entreprises reprennent leur souffle et ne meurent pas en chemin, il devient vital de leur injecter de l'argent et de les aider à émerger». Les banques doivent nous soutenir dans un esprit gagnant-gagnant, poursuit le même intervenant qui rassure que les entreprises sont avant tout «un patrimoine de l'Etat algérien et ne risquent pas d'être emballées dans des cabas»... «Les banques nous ont accompagné pendant la crise sanitaire mais leur apport demeure encore plus précieux aujourd'hui, au moment ou l'entreprise cherche son chemin», souligne Ziani qui invite donc à alléger l'impôt pour que l'entreprise puisse se retrouver dans son propre marché et conquérir d'autres marchés. Selon Ziani, l'amendement du Code de l'investissement, lancé par le ministère de l'Industrie, doit permettre aux entreprises et aux investisseurs «d'accéder aux financements et aux zones industrielles», dont il faut, selon lui, «ouvrir la création et la gestion au privé, afin de créer des synergies entre opérateurs économiques». Il rappelle également la nécessité d'un cadre juridique stable. Ziani évoque, néanmoins, les garanties offertes par le chef de l'Etat au monde de l'entreprise et estime que «Le Code de l'investissement doit être promulgué rapidement et que celui- ci se doit d'être stable pour au moins cinq ans». «La loi sur l'investissement est claire et il faut s'attendre à une stabilité de dix ans, le chef de l'Etat apporte ses garanties et il n'y a plus de place à la frilosité», enchaîne ainsi Ziani qui renvoie à la célébration grandiose du soixantenaire anniversaire de l'indépendance du pays. «L'entreprise a besoin de confiance pour travailler à l'intérieur et à l'extérieur des frontières du pays. Le pays est fort et doit insuffler cette énergie et cette force à l'entreprise», fait-il savoir. Ziani s'attaque enfin à la bureaucratie, cette hydre qui doit être anéantie, car bloquant dangereusement l'économie nationale. «La meilleure arme à brandir face à cette bureaucratie n'est autre que la digitalisation, un chantier que la jeunesse doit prendre à bras le corps», explique Ziani.