Amélioration du cadre juridique, du climat des affaires et levée des entraves bureaucratiques, en parallèle à la concertation entre les pouvoirs publics, les patrons et les partenaires sociaux. Telles sont les conditions majeures, parmi d'autres, que met en avant la Confédération des industriels et producteurs algériens (Cipa) pour donner corps à la relance économique. À l'instar de beaucoup de ses pairs parmi les entrepreneurs et leurs organisations, le président de la Cipa, Abdelwahab Ziani, invité hier de la rédaction de la Chaîne 3 de la Radio nationale, dit être dans l'attente de la promulgation «rapide» du très désiré nouveau code de l'investissement ; un cadre réglementaire qu'il souhaite voir entrer en vigueur pour au moins cinq ans, d'une part, et qu'il consacre l'accès et au financement et aux zones industrielles, d'autre part. Ceci après que le patronat se fut frayé un chemin au milieu de «cette bureaucratie qui freine l'élan des entreprises». En fait, selon le président de la Cipa, il n'y a pas que le code de l'investissement qui empêche que la relance économique soit effective, beaucoup de contraintes persistent malgré les appels du président de la République pour un consensus pour atteindre le même but : élever le niveau de la production nationale. Il n'y a pas que le code de l'investissement qui fait défaut, beaucoup de contraintes à commencer par celle de l'absence du Parlement entravent la relance économique espérée, a assuré Abdelwahab Ziani. «Il faudra procéder à une toilette de toutes les lois» pour, entre autres, mettre fin à ces décrets interministériels qui freinent les investisseurs, qui font même barrage à des lois, dénonce A. Ziani. Pour ce faire, une concertation entre le Parlement et les députés s'impose tout autant que celle qui doit réunir «le plus rapidement possible» le patronat, le gouvernement et les représentants des travailleurs, de l'avis du président de la Cipa qui en a gros sur le cœur au sujet de la bureaucratie et de ce qu'il appelle «l'ancienne mentalité qui bloque tous les industriels». Ancienne mentalité, lente, bloquante, M. Ziani n'a pas lésiné sur les griefs contre l'administration qui «fait perdre du temps et de l'argent aux investisseurs algériens», appelant à un consensus global pour sortir le pays de la crise. La numérisation est la solution pour régler au moins la moitié des problèmes que rencontrent les patrons, suggère l'invité de la Chaîne 3 qui, tout de même, relève une satisfaction, lui qui a affirmé que « déjà les banques ont commencé à discuter avec nous après l'apparition de la pandémie. Des mécanismes ont été mis au point pour aider les entreprises. C'est un grand pas, maintenant il va falloir commencer par réformer à l'intérieur des banques et comprendre que les patrons ne sont pas là pour quémander de l'argent aux banques». Et à M. Ziani d'expliquer que les banques ne doivent pas se contenter de prêter de l'argent aux entrepreneurs «à des taux élevés en Algérie», la banque doit accompagner l'opérateur dans sa quête des financements et «cesser d'appliquer des taux d'intérêt trop forts, de 7% à 11% et jusqu'à 13%», s'est plaint le président de la Cipa. À l'occasion, ce dernier ne s'est pas gêné de réfuter le reproche selon lequel les entreprises privées comptent sur l'argent des banques pour leur financement. «L'entreprise algérienne investit tout son capital et c'est grâce à cela qu'elle arrive à tenir le coup aujourd'hui», a répliqué l'invité de la 3 qui a également mis l'accent sur «la mutation qu'est en train de suivre l'entreprise algérienne, sur le plan de la certification et de l'investissement dans la ressource humaine notamment». Les entreprises algériennes qui, ça ne gênerait pas plus que cela le président de la Cipa, si elles se retrouvaient dans une seule organisation patronale «même si des spécificités différencient ces organisations, certaines travaillent plus que d'autres, mais toutes travaillent dans le même sens», a affirmé Abdelwahab Ziani. Azedine Maktour