«La relance économique est une volonté du Président, une volonté du patronat et une volonté de tous les opérateurs, il reste maintenant à se frayer un chemin au milieu de la bureaucratie qui freine encore l'élan des entreprises», a déclaré, hier mardi, Abdelwahab Ziani, président de la Confédération des industriels et producteurs algériens (CIPA). S'exprimant sur les ondes de la Radio nationale, Abdelwahab Ziani a appelé le patronat «à parler d'une même voix et à lancer, au plus vite, des concertations tripartites autour des mécanismes de relance économique». «Aujourd'hui, le Président Tebboune a fait appel à l'union de tous les chefs d'entreprises, les experts et les institutions, à faire consensus autour de lui et de notre pays, pour élever le niveau de la production nationale et faire face à cette crise qui nous menace au quotidien», a encore estimé le président de la CIPA. Et d'alerter ensuite : «la production nationale est actuellement en souffrance», préconisant «d'organiser des concertations tripartites entre les dirigeants, les employeurs et les représentants des travailleurs, le plus vite possible, pour travailler ensemble à stabiliser le cadre juridique et l'emploi, afin d'élever le niveau de la productivité algérienne», a-t-il argumenté. Durement frappée par les conséquences de la crise sanitaire, la sphère économique espère une amélioration du cadre juridique et du climat des affaires: «les entreprises attendent du nouveau Parlement que l'on commence à réformer tous les textes de loi ou décrets qui freinent l'élan de l'entreprise et font du mal à l'économie nationale», a encore relevé Abdelwahab Ziani, appelant «à engager, au plus vite, des concertations entre le Parlement et le monde de l'Entreprise» pour, a-t-il indiqué, «démontrer qu'il faut une volonté politique et économique, avec la conscience des Algériens». «L'intérêt de l'Algérie avant tout» L'amendement du Code de l'Investissement, lancé par le ministère de l'Industrie, «doit assurer aux entreprises et aux investisseurs l'accès aux financements et aux zones industrielles», a plaidé le chef d'entreprise, dont il faut, selon lui, «ouvrir la création et la gestion au privé, afin de créer des synergies entre opérateurs économiques». L'invité de la Radio a également rappelé «la nécessité d'un cadre juridique stable, le code de l'investissement doit être promulgué rapidement mais aussi, il doit être stable pour au moins cinq ans», a-t-il souligné. Il a insisté également sur la nécessité de «placer l'intérêt commun au centre de cette relance économique : l'investissement doit être libéré, mais il doit également être surveillé, parce qu'il faut maintenant veiller à l'intérêt de l'Algérie et non pas à l'intérêt des individus». La bureaucratie: «premier frein à la relance économique» Abdelwahab Ziani dit «s'attendre à la persistance des blocages administratifs : il sera difficile de casser la bureaucratie, l'administration continue de faire de la résistance, il va falloir dialoguer avec cette administration qui fait encore des blocages», a-t-il estimé, mettant en garde contre «les lenteurs de l'administration et la perte de temps et d'argent induite pour les entreprises». Le président de la Confédération des industriels et producteurs algériens a également plaidé pour «la digitalisation afin de simplifier les procédures». Un renouveau de l'administration qui passe, selon lui, par «l'implication de la jeunesse, si on crée aujourd'hui une digitalisation centralisée et généralisée, toutes les entreprises seront obligées de recruter des jeunes dans le domaine informatique et digital», a-t-il conclu.