Le président iranien Ibrahim Raïssi a affirmé que la tournée débutant, hier, au Moyen-Orient du président américain Joe Biden n'apporterait pas la sécurité à Israël, pays ennemi de la République islamique d'Iran. Le président américain Joe Biden est arrivé, hier, dans l'entité sioniste à l'occasion de sa première tournée au Moyen-Orient qui le conduira également en Arabie saoudite. «Si les visites des responsables américains dans les pays de la région ont comme objectif de renforcer la position du régime sioniste et normaliser ses relations avec certains Etats, ces efforts n'apporteront pas la sécurité», a déclaré Raïssi, selon un communiqué de la Présidence iranienne. À l'occasion de la visite du président Biden dans la région, les Etats-Unis ont récemment suggéré que d'autres pays arabes pourraient normaliser leurs relations avec l'Etat hébreu, après les Emirats arabes unis, Bahreïn et le Maroc, ces dernières années. Parmi ces pays figure surtout l'Arabie saoudite, qui partage avec l'entité sioniste une vive méfiance vis-à-vis de l'Iran, suggèrent les Occidentaux. Les discussions de Biden porteront «surtout» sur l'Iran, selon le Premier ministre sioniste Yaïr Lapid. L'entité sioniste tente notamment d'empêcher les puissances occidentales, dont les Etats-Unis, de remettre sur les rails un pacte international de 2015 encadrant le programme nucléaire iranien, que Donald Trump a sabordé en 2018. Considéré par les experts comme la seule puissance nucléaire du Moyen-Orient, l'Etat hébreu voit comme une menace à sa sécurité le programme nucléaire de l'Iran, qui dément chercher à obtenir l'arme atomique. Raïssi a dit suivre de près «tous les développements» dans la région. «Nous avons répété à ceux qui ont transmis des messages de la part des Etats-Unis que si le moindre geste était fait contre l'intégrité territoriale de l'Iran, nous y répondrions de façon décisive», a-t-il prévenu. L'Iran avait dénoncé la semaine dernière comme «provocateur» le projet des Etats-Unis de renforcer la coopération entre leurs alliés du Moyen-Orient en matière de défense aérienne. Il s'agit d'une «proposition provocatrice (...) et une menace pour la sécurité nationale et régionale», avait déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Nasser Kanani. Par ailleurs, la cheffe de la diplomatie française qui a jugé la situation actuelle «intenable» a déclaré mardi que l'Iran dispose d'une «fenêtre d'opportunité» de seulement «quelques semaines» pour parvenir à un accord sur son programme nucléaire. «Nous avons fait preuve d'une très grande patience mais la situation actuelle n'est plus tenable parce que depuis des mois l'Iran adopte une posture dilatoire», a estimé Catherine Colonna mardi soir devant la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale. «Il reste encore une fenêtre d'opportunité, un espace ouvert, pour que l'Iran se décide enfin à accepter l'accord qu'il a contribué à bâtir, mais le temps passe vite», a-t-elle ajouté. «Le temps presse, Téhéran doit en prendre conscience», a-t-elle souligné. «La fenêtre d'opportunité va se fermer dans quelques semaines. Il n'y aura pas de meilleur accord que celui qui est sur la table.» Des pourparlers indirects ont eu lieu fin juin à Doha entre les Etats-Unis et l'Iran, par l'intermédiaire de l'Union européenne, mais n'ont permis «aucun progrès» selon Washington. Le dossier est au coeur de la visite au Moyen-Orient du président américain Joe Biden, attendu demain à Jeddah en Arabie saoudite, après un séjour auprès de l'entité sioniste. «Mon administration va continuer à accroître la pression diplomatique et économique jusqu'à ce que l'Iran soit prêt à revenir au respect de l'accord, tout comme je suis prêt à le faire», a indiqué le locataire de la Maison- Blanche dans une tribune publiée samedi dernier.