Le coup de grâce! Le pouvoir marocain a beau essayer de trouver des échappatoires pour tenter de justifier le crime abject de Melilla qui a coûté la vie à 27 migrants africains, les preuves pleuvent et finissent par démontrer qu'ils a bien leur sang sur les mains. Le rapport de l'association marocaine des droits humains publié le 20 juillet à Rabat l'accable. «La tragédie du 24 juin a coûté la vie à 27 migrants à cause d'une répression sans précédent des autorités marocaines», souligne le document présenté par Omar Naji, vice- président de la section de l'Amdh de Nador. Présenté lors d'une conférence de presse, un document de cette ONG sur le drame de Melilla. Il dément de surcroît le bilan officiel des autorités marocaines. Selon ces dernières, 23 migrants en situation irrégulière ont péri à la suite de bousculades et de chutes pendant la tentative d'entrée massive dans Melilla. «Le bilan de l'association repose sur des sources dignes de confiance. Il s'agit d'un crime ignoble, résultat de politiques migratoires mortifères», a souligné le militant des droits de l'homme. Mettant fin à un rêve qui s'est éteint aux portes de l'Europe. Au pied de la clôture de fer qui sépare l'enclave espagnole Melilla du territoire marocain où 27 d'entre eux, au moins, qui ont tenté de franchir cet ultime obstacle pour atteindre le «Graal», trouveront la mort après une intervention d'une violence inouïe des forces de répression marocaines qui s'est soldée par un massacre. Le rapport de l'Amdh est impitoyable. Il pointe directement les forces de répression marocaine mettant en exergue leur caractère barbare, sauvage, inhumain. «Pour la première fois lors d'une tentative de passage frontalier à Melilla, les forces marocaines ont cerné les migrants, sans leur laisser d'issue pour leur donner la possibilité de revenir en arrière et regagner leurs campements, comme cela s'est toujours fait», indique la principale association indépendante de défense des droits humains au Maroc faisant état de 64 migrants africains toujours portés disparus soulignant l'acte délibéré de la police marocaine. «La décision d'attaquer violemment les demandeurs d'asile une fois arrivés à la barrière (séparant les territoires marocain et espagnol) est sans doute la cause principale derrière le bilan très lourd», affirme l'Organisation non gouvernementale du royaume. Les images répercutées par les télévisions du monde entier et les réseaux sociaux, étaient extrêmement choquantes, humiliantes, inhumaines. Elles ont témoigné du caractère barbare du Makhzen. Des images diffusées par l'Association marocaine des droits de l'homme ont montré des migrants arrêtés par les forces de répression marocaine entassés les uns sur les autres à même le sol bafouant le moindre respect à la dignité humaine. Bon nombre d'entre eux avaient le visage en sang. Des voix se sont élevées pour réclamer une enquête indépendante sur les circonstances de cette tragédie. «Nous appelons à l'ouverture d'une enquête rapide et transparente», avait déclaré aux médias, Mohamed Amine Abidar, le président de la section de l'Amdh à Nador, dans le nord du Maroc. L'ouverture immédiate d'une enquête judiciaire indépendante du côté marocain comme espagnol, ainsi qu'au niveau international pour faire toute la lumière sur ce drame humain, a, par ailleurs, été exigée par l'ONG espagnole Caminando Fronteras, spécialiste des migrations entre l'Afrique et l'Espagne. Les choses semblent vouloir avancer. Le caractère inhumain du pouvoir marocain qui a tenté d'effacer les traces de son abject crime est mis en évidence. La tentative d'enterrement au cimetière de Sidi-Salem, à la suite du drame du 24 juin, a été mise en échec par la section locale de l'Amdh qui avait alerté contre une initiative «des autorités sans identification et sans autopsie» des corps. L'ONG a indiqué avoir « une présence inhabituelle d'agents d'autorités en train de superviser le creusement de 21 tombes dans le carré réservé aux migrants», a été constaté par l'ONG. «La publication de photos et la mobilisation qui a suivi ont sans doute poussé les autorités à abandonner cette action...», souligne le document de l'Association marocaine des droits humains.