L'Algérie souffre d'un manque de pluviométrie significatif qui la met dans un état de stress hydrique chronique permanent, le phénomène qui s'accentue avec le début de la saison estivale. Le dessalement de l'eau de mer s'est finalement imposé comme le fer de lance de la stratégie de lutte contre ce déficit de chute de pluie. Le recours à cette technique de mobilisation de «l'or blanc», ressource vitale et précieuse est devenu impérieux afin d'augmenter l'offre en eau potable, le pays n'ayant pas été assez gâté par le ciel depuis des lustres. La réactivation des projets d'urgence de dessalement de l'eau de mer en cours de réalisation devenait impérieuse. Cela s'est avéré jusqu'à aujourd'hui d'une efficacité remarquable. C'est un autre challenge que doivent relever les pouvoirs publics. La question s'était invitée au Conseil des ministres qui s'est tenu le 27 mars dernier sous la présidence du chef de l'Etat, Abdelmadjid Tebboune. La sécurité hydrique en Algérie ne saurait se réaliser sans le dessalement de l'eau de mer, d'où l'impératif d'accélérer l'entrée en exploitation des cinq stations de dessalement, avait indiqué le communiqué qui a sanctionné cette rencontre. C'était la garantie d'un été sans grosses restrictions. Comment a été relevé le challenge? Le président de la République avait ordonné, à cet effet, le lancement, dans les plus brefs délais, de projets de dessalement d'eau de mer dans l'Est, l'Ouest et le Centre du pays. Abdelmadjid Tebboune avait donné des orientations pour procéder, dans les plus brefs délais, au lancement de projets de dessalement d'eau de mer dans l'Est, l'Ouest et le Centre du pays. Des projets pouvant s'élever à cinq grandes stations d'une capacité de production de plus de 300.000 m3/jour chacune. Il faut savoir que le littoral algérien compte 21 stations de dessalement d'eau de mer. Elles fournissent 17% de l'eau consommée dans le pays et alimentent 6 millions de personnes avec un volume de 2,6 millions m3/jour. De nouveaux projets d'unités de dessalement doivent renforcer les 11 unités de dessalement actuellement en service dans neuf wilayas côtières, offrant une capacité de production totale de 2,1 millions de m3/j d'eau dessalée. Quatre nouvelles stations de dessalement doivent voir le jour à Alger et ses environs. Elles seront implantées à Zéralda, Aïn Benian, Palm Beach et Bousmaïl (Tipasa) et contribueront à alimenter la capitale. Le projet de la station de dessalement de Douaouda (Tipasa), lancé en janvier, doit assurer 200000 m3 par jour pour Alger, en plus des 100000 m3/j pour la wilaya de Blida. Ce programme sera étalé à travers d'autres régions du pays. Deux stations de dessalement d'eau de mer dans la wilaya d'El-Tarf, et Jijel programmées à l'horizon 2030. Le gouvernement s'est, par ailleurs, lancé dans un chantier d'envergure et ambitionne de porter le volume des eaux épurées à 2 milliards m3/an, à l'horizon 2030. Il est estimé actuellement à 450 millions m3 par an. Il faut rappeler que plusieurs projets de stations d'épuration sont déjà fonctionnels. Celui de Mahelma (Ouest d'Alger) d'une capacité de 40000 m3/j, a été mis en service, celui d'El-Hamiz dédié à l'alimentation de plusieurs communes des régions Centre et Est de la capitale, est attendu sous peu. Ces infrastructures viendront en plus de 2000 stations de pompage, quelque 100 stations de traitement d'eau, 20 stations de déminéralisation et 13 stations monobloc de dessalement de l'eau de mer, livrées par l'ADE en 2020. La bataille de l'eau est cependant loin d'être gagnée.