Le contexte du changement climatique contraint notre pays à s'orienter vers la mobilisation des ressources non conventionnelles notamment, le dessalement de l'eau de mer. Cette solution constitue un choix stratégique sur le court et le moyen termes pour le pays. Le ministre des Ressources en eau et de la Sécurité hydrique, Karim Hasni, a, lui-même, affirmé que la réalisation de stations de dessalement de l'eau de mer est l'unique option pérenne à même de venir à bout du problème de perturbations de l'alimentation en eau potable (AEP). Dans ce cadre, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a ordonné, au cours de la réunion du dernier Conseil des ministres tenue avant-hier, d'œuvrer le plus rapidement possible pour fournir toutes les capacités foncières et les conditions appropriées afin d'achever les projets des cinq stations de dessalement de l'eau de mer, dont la réalisation avait été programmée lors des précédentes réunions du Conseil des ministres. Des projets pour la réalisation de nouvelles stations de dessalement à l'est et à l'ouest d'Alger ont été lancés, permettant d'augmenter la contribution de l'eau de dessalement à 70% des ressources globales de la capitale. Il s'agit de la nouvelle station de Fouka (wilaya de Tipasa), et celle de Cap Djinet (wilaya de Boumerdès), décidées dans le cadre d'un programme national adopté par le Conseil des ministres du 25 juillet 2021, et qui comprend également une station à Cap Blanc (Oran), à Béjaïa et à El-Tarf. D'une capacité de 300 000 m3/j chacune, ces stations traduisent la nouvelle stratégie qui mise sur l'eau de mer dessalée pour atteindre la sécurité hydrique. Il faut au préalable, estime-t-il, procéder à un examen, une évaluation et une définition du véritable volume de consommation quotidienne de l'eau potable, l'étude devant se faire durant un mois au niveau des wilayas d'Alger, d'Oran et de Constantine dans le but de revoir le plafond de production et de distribution. Car le véritable chiffre indiciaire actuel est exagéré et atteint dans la capitale un million et 250 000 mètres cubes pour quatre millions de citoyens, avoue le chef de l'Etat. Le changement climatique qui est à l'origine du recul du taux de pluviométrie en Algérie surtout dans les régions centre et ouest a engendré la baisse du niveau des eaux de 22 barrages dans 20 wilayas en 2021. À la fin de la saison hivernale écoulée, le taux de remplissage des barrages a atteint des niveaux extrêmement bas. Certains d'entre eux étaient à sec, tel celui du centre du pays. Face à cette situation, le ministère des Ressources en eau et de la Sécurité hydrique a initié des plans d'urgence, visant à atténuer l'impact du stress hydrique à travers la réalisation de plus de 600 forages dans les régions affectées et la mise en service de plusieurs stations de dessalement de l'eau de mer, pour compenser le déficit en eau superficielle. Parallèlement, un nouveau programme de distribution de l'eau a été mis en place depuis juin dernier, permettant de rationaliser l'utilisation de la ressource et sa répartition juste sur les habitants. Toutefois, la question du non-respect des horaires fixés a été fortement soulevée par les citoyens. Le Président a, à ce propos, exigé la mise en place d'un nouveau plan de distribution de l'eau garantissant un approvisionnement régulier, à partir du mois sacré du Ramadhan et en prévision de la saison estivale.