Les cours de l'or noir ont fini par relever la tête. Ils ont aligné trois séances de hausse consécutives depuis mardi dernier. Le baril de Brent de la mer du Nord (référence du pétrole algérien), pour livraison en octobre, a terminé la semaine qui s'est achevée vendredi, à 96,72 dollars. Soit une progression de 4,38 dollars. Le baril de West Texas Intermediate américain pour livraison en septembre a clôturé à 90,77 dollars, engrangeant de son côté 4,01 dollars. Une embellie qui a mis du temps pour se dessiner. Les cours de l'or noir surfant entre des hauts et des bas durant. À titre d'exemple, le pétrole américain a cédé jusqu'à 2,34% avant de se reprendre, pour finir dans le vert. Le marché a ainsi poursuivi son rebond après que le WTI soit descendu, mardi, à son plancher depuis près de 7 mois, soit avant le début du conflit armé russo-ukrainien. Quelles sont les causes de ce rebond? Les cours ont notamment, été soutenus par l'annonce de la suspension temporaire des livraisons de gaz à l'Europe via le gazoduc Nord Stream 1 par le géant russe Gazprom, du 31 août au 2 septembre, officiellement pour maintenance, explique Matt Smith, analyste de Kpler. Il faut rappeler que Nord Stream 1 avait déjà été arrêté pour maintenance durant dix jours en juillet. Depuis sa remise en service, Gazprom a limité ses livraisons à une fraction de la capacité maximum du gazoduc. «A mesure que les prix montent, les raffineurs et les centrales vont se tourner vers les produits raffinés pour faire tourner leurs installations, quand cela est possible, parce que c'est vraiment moins cher que d'acheter du gaz naturel», a indiqué Matt Smith. Il faut savoir que le prix du contrat à terme du TTF néerlandais, référence du marché européen du gaz a atteint, vendredi dernier, un nouveau sommet en clôture, à 257,40 euros le mégawattheure (MWh). La remontée des prix du gazole et du fioul, à l'approche de la saison froide aux Etats-Unis, figurent parmi les facteurs ayant favorisé cette remontée des cours de l'or noir souligne l'analyste. Le fioul s'est apprécié de 20% tandis que le gazole a pris 19%, en l'espace de dix jours. Les stocks américains de produits distillés, qui comprennent le gasoil et le fioul, ont baissé de 18% par rapport à la même époque l'année dernière. Les réserves commerciales de pétrole brut américain, comme celles d'essence, ont fortement chuté la semaine dernière, surprenant les analystes, indiquaient les chiffres publiés le 17 août par l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA). Durant la semaine achevée le 12 août, les stocks de Brut ont fondu de 7,1 millions de barils à 425 millions et celles d'essences ont décru de 4,6 millions de barils alors que les prévisions moyennes des analystes misaient sur une petite augmentation des réserves de brut de 800.000 barils et sur une modeste diminution de celles d'essence (-1 million de barils). Un repli important et inattendu. L'Agence américaine d'information sur l'énergie expose les facteurs qui y ont contribué. En premier lieu les exportations de brut américain ont plus que doublé la semaine dernière pour se monter à 5 millions de barils par jour contre 2,1 millions. La production intérieure s'est un peu tassée à 12,1 millions de barils par jour contre 12,2 millions de barils par jour la semaine d'avant tandis que la consommation a nettement augmenté à 21,2 millions de barils par jour contre 19,4 millions de barils par jour. Les raffineries ont en outre opéré à un taux plus faible de leurs capacités à 93,5% contre 94,3%, expliquent les experts de l'Eia. Autre cause et non des moindres qui a joué en faveur d'une hausse des cours de l'or noir: l'absence d'indices concernant un accord sur le nucléaire iranien. «Les Iraniens ne veulent pas seulement d'un accord, ils veulent humilier les Etats-Unis» souligne Bill O'Grady, de Confluence Investment.«Nous ne croyons pas à un accord» conclut Matt Smith, analyste de Kpler. Un compromis s'éloigne. Un obstacle de moins pour le baril...