Les cours du pétrole montaient légèrement hier dans les échanges matinaux en Asie, portés par l'indication d'une confiance accrue des consommateurs américains, malgré les attentes d'une nouvelle hausse des stocks américains de brut. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mai prenait 15 cents, à 99,34 dollars, le baril de Brent de la mer du Nord à même échéance prenant 16 cents, à 107,15 dollars. Pesant sur les prix, les investisseurs anticipaient l'annonce d'un nouveau gonflement des stocks pétroliers américains, avant la parution d'un rapport de la fédération professionnelle API après la séance mardi et la publication officielle hebdomadaire du DoE mercredi. Selon les analystes interrogés par l'agence Dow Jones, les stocks de brut auraient progressé de 2,8 millions de barils au cours de la semaine achevée le 21 mars, tandis que les réserves d'essence et de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) auraient reculé chacune de 1,3 million de barils. Si elle était confirmée, il s'agirait de la dixième semaine consécutive de hausse de ces réserves de pétrole. Elles ont progressé de 26 millions de barils depuis janvier. Les investisseurs misaient cependant sur "un possible nouveau recul des stocks de Cushing, dans l'Oklahoma" (centre, sud), a noté Tim Evans, de Citi Futures. Ces réserves, très surveillées, servent de référence aux prix du WTI. La veille, les cours du pétrole ont reculé à New York, pénalisés par des attentes d'une nouvelle hausse des stocks américains de brut malgré des craintes sur l'impact économique et énergétique d'un possible renforcement des sanctions contre la Russie. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mai ont cédé 41 cents, à 99,19 dollars, sur le New York Mercantile Exchange(Nymex). A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai a fini à 106,99 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 18 cents par rapport à la clôture de la veille. Après une ouverture au-dessus du seuil psychologique des 100 dollars, les cours du brut ont évolué en dents de scie, alternant les hausses brutales et les fortes baisses. "L'évolution décousue du marché reflète la présence de facteurs haussiers et baissiers sur le marché", a commenté Matt Smith, de Schneider Electric. Au lendemain d'une réunion du G7 ayant décidé d'isoler un peu plus la Russie diplomatiquement, le président américain Barack Obama a réaffirmé mardi ses menaces de sanctions économiques supplémentaires si la crise s'aggravait. Pourraient ainsi être touchés désormais les secteurs de "l'énergie, la finance, les ventes d'armes ou le commerce". "Cette annonce a apporté un bref soutien au brut", a relevé Matt Smith, les opérateurs craignant des perturbations de la circulation des matières premières en provenance de la Russie. L'un des plus gros producteurs mondiaux d'hydrocarbures, la Russie fournit environ 30% des importations de gaz et de pétrole de l'Union européenne. Ses livraisons de brut en l'Europe représentent environ 70% de ses exportations totales d'or noir. Cependant, de telles sanctions suscitaient également des inquiétudes à plus long terme sur leurs conséquences économiques et leur impact sur la vigueur de la demande en or noir. D'autre part, "les inquiétudes concernant la fermeture du Houston Ship Channel et son impact sur l'approvisionnement des raffineries dans la région continuent à porter les prix", a noté John Kilduff, de Again Capital. Ce couloir de navigation reliant le golfe du Mexique au port de Houston (Texas, sud) est considéré comme crucial pour le marché de l'énergie aux Etats-Unis, du fait des très nombreuses raffineries présentes dans la région. Il a été fermé ce week-end à la suite d'une collision entre une barge et un navire, qui a provoqué la formation d'une importante nappe de pétrole. Quelque 3,7 millions de barils de brut rentrent aux Etats-Unis chaque jour via ce couloir, tandis que 2,1 millions de barils en sortent, ont rappelé les experts de Commerzbank, citant les chiffres du département de l'Energie américain (DoE).