Le pétrole et le gaz, se sont imposés comme préoccupations de premier plan pour les pays européens depuis que les armes ont parlé entre la Russie et l'Ukraine. La question s'est exacerbée après que l'Union européenne a décidé de boycotter le gaz et le pétrole russes en guise de sanctions contre Moscou. Un casse-tête. La Russie est, en effet, le premier fournisseur de gaz naturel des «27» (avec 40% des importations, ce qui représente 19% de la consommation totale de gaz de l'Union européenne) et le deuxième fournisseur de pétrole (avec 20% des importations et 16% de la consommation totale). Trouver une alternative consiste à s'appuyer sur d'autres partenaires sûrs. L'Algérie en est un. L'approvionnement de l'Europe en gaz constituera incontestablement un des enjeux de la visite du président Macron en Algérie. Un dossier devenu brûlant depuis que Moscou a annoncé la fermeture du gazoduc Nord Stream 1 entre le 31 août et le 2 septembre. Ce qui a ravivé les craintes d'une situation énergétique intenable sur le Vieux Continent à l'approche de la saison hivernale, notamment. Parmi les alternatives sérieuses à ce risque l'Algérie se positionne en partenaire sûr et fiable. Ses réserves prouvées de gaz naturel s'élèvent à près de 2 400 milliards de m3. Elle fournissait environ 11% du gaz consommé en Europe avant la guerre en Ukraine, contre 47% pour la Russie et occupe le 7e rang mondial. Ses capacités de production vont de surcroît être décuplées depuis la découverte du mégagisement de Hassi R'mel. Son exploitation qui débutera en novembre prochain permettra de produire 10 millions de m3 par jour. Ce qui lui donne les moyens de renforcer sa position sur le marché européen, international et français en particulier. Le partenariat est une des priorités de l'entreprise nationale pétro-gazière qui doit aussi consolider ses relations avec ses clients historiques tout en partant vers de nouvelles conquêtes dans un marché du gaz où il n'est déjà pas aisé de se placer alors que la conjoncture géopolitique actuelle laisse entrevoir des brèches. Sur ce plan, le partenariat algéro-français s'annonce parmi les plus prometteurs. L'accord que viennent de conclure les groupes Sonatrach et Engie en est la preuve à plus d'un titre, d'autant plus que les deux pays affichent une volonté à toute épreuve pour ouvrir une nouvelle page de leurs relations qui ont traversé une étape tumultueuse. La Compagnie nationale des hydrocarbures Sonatrach et le groupe énergétique français Engie ont conclu un accord à Alger pour leur contrat d'achat et de vente de gaz naturel à travers le Medgaz au début du mois de juillet dernier. Ce qui augure de relations. Il faut aussi souligner la place majeure que l'Algérie est appelée à occuper désormais dans un contexte géopolitique dominé par le conflit armé russo-ukrainien, notamment en ce qui concerne l'approvisionnement de l'Europe en gaz. Ses partenaires historiques n'en souffriront pas. C'est dans la foulée de ce contexte qui a conduit à une redistribution des cartes que le chef de l'Etat a annoncé l'important accord pétro-gazier de 4 milliards de dollars, conclu entre Sonatrach et les groupes italien ENI, américain Occidental et français Total. Un partenariat de premier plan qui doit faciliter la «mission» d'Emmanuel Macron qui se fera en l'espace de deux jours le porte-voix d'une Europe en quête de sécurisation de ses approvisionnements en gaz. L'Algérie ne lui fermera pas...la porte.