Des informations — non confirmées par Sonatrach — font état d'une rupture dans l'approvisionnement en gaz, en France, à partir de l'Algérie. Des perturbations d'approvisionnement importantes que connaît plus particulièrement la région sud-ouest en France et qui seraient dues «au quasi-arrêt des livraisons depuis l'Algérie». Selon les médias français qui citent Thierry Trouvé, directeur général de GRTgaz, filiale d'Engie (ex-GDF Suez), les expéditeurs de gaz, notamment de gaz naturel liquéfié (GNL), «ont amené très peu de gaz à Fos-sur-Mer» (Bouches-du-Rhône) et «ont été obligés de soutirer du gaz dans les stockages» de la région, qui sont arrivés à un niveau «très bas». Le responsable, qui s'exprimait lors d'une conférence de presse, estime que s'il «n'y a pas d'inquiétude à court terme (...), il y a des mesures à prendre» pour s'assurer qu'il n'y aura pas de problème d'approvisionnement sérieux «dans quelques semaines» si les stocks sont totalement vides, prévient-il, appelant les expéditeurs de gaz à s'organiser «pour faire venir du GNL en février». Des informations qui n'avaient pas encore fait réagir, hier, le groupe Sonatrach. «Les perturbations en question sont-elles dues aux conditions météo ou plus grave à une rupture de production ?» laisse entendre le directeur général de GRTgaz, filiale d'Engie. Pas de réponse à Alger. Pour l'orateur, «ce manque de gaz vient d'un problème de production» en Algérie, un des principaux fournisseurs de gaz en France, et «beaucoup de bateaux transportant du gaz naturel liquéfié ont été annulés», a-t-il expliqué. Il a ajouté que «les entrées de gaz depuis Fos-sur-Mer sont restées à un niveau de 40 gigawatt/heure (GWh) en décembre et janvier, alors que la consommation du sud-est de la France nécessite au moins 70 GWh dans un contexte de froid moyen», détaille GRTgaz. Le français Engie expose-t-il un simple «cas de force majeure», comme il le nomme, ou cherche-t-il par cette médiatisation à remettre sur le tapis la question des contrats à long terme qui le lient encore à l'Algérie ? Il faut savoir que le français Engie, comme la plupart des entreprises européennes, s'approvisionne via des contrats de fourniture à long terme indexés sur les prix du pétrole. Une relation commerciale qu'Engie voudrait voir «déconnectée du marché européen (...), comme il l'a laissé entendre il y a quelques mois». Selon un responsable d'Engie cité par la presse française, «avec l'évolution des écarts entre les prix du pétrole et du gaz, ces contrats se sont avérés non compétitifs et ne reflètent plus la réalité du marché européen». Le directeur général adjoint du géant énergétique français, Pierre Chareyre, avait indiqué que ces contrats d'une durée de 25 à 30 ans rencontreront des difficultés commerciales à l'avenir, à moins que cette règle (des contrats à long terme, ndlr) ne change au moins pour les exportations de gaz et de GNL à destination de l'Europe. L'Algérie est le troisième fournisseur, avec la Russie et la Norvège, de l'Europe, avec environ 90 milliards de mètres cubes par an.