Iga Swiatek, déjà double lauréate sur la terre battue de Roland-Garros, a étendu sa domination sur dur en remportant samedi son premier US Open pour conforter sa place de numéro un mondiale dont elle avait hérité en mars après le départ surprise d'Ashleigh Barty. «Je ne m'attendais pas à grand-chose en arrivant... Ce tournoi a été très difficile, c'est New York, c'est bruyant, c'est fou, il y a tant de tentations dans la ville! Je suis heureuse d'avoir su gérer tout ça», a lancé la Polonaise en tenant bien fort contre elle le trophée dont elle a privé la Tunisienne Ons Jabeur. «Iga ne perd jamais en finale»: la phrase prémonitoire avait été prononcée jeudi par Jabeur qui n'a pas réussi à contredire cet adage et s'est inclinée face à la Polonaise 6-2, 7-6 (7/5) sans jamais parvenir vraiment à la menacer, tout juste à la perturber un peu dans la deuxième manche. Cette finale à sens unique consacre d'autant plus Swiatek que sa victime du jour occupera lundi le deuxième rang du classement WTA, mais à des années-lumière de la patronne. Preuve qu'elle assume son statut, Swiatek est immédiatement entrée dans son match alors que Jabeur, qui restait sur une finale perdue à Wimbledon, a semblé écrasée sous la pression dès son entrée dans l'immense arène du court Arthur-Ashe. «Positive, positive, allez, positive!», lui lançait depuis la tribune son entraîneur Issam Jellali, portant un t-shirt «Yallah Habibi» (Allez ma chérie, ndlr), alors qu'à 4-4 dans le deuxième set, la Tunisienne semblait en mesure de pousser la partie dans un set décisif. Mais Jabeur n'a joué que trop sporadiquement son tennis inspiré, si efficace et si redouté sur le circuit. Insuffisant pour ébranler la forteresse Swiatek. La Polonaise s'est procuré une première balle de match à 6-5, puis une seconde à 6 points à 5 dans le tie-break qu'elle a cette fois convertie en bénéficiant d'une faute directe de Jabeur, la 33e et dernière de la partie. Ons Jabeur, extrêmement touchée par son échec, le second consécutif en finale d'un Majeur après Wimbledon en juillet, a eu du mal à retenir ses larmes et s'en est sortie par un trait d'humour dont elle est coutumière. À 28 ans, elle était la première joueuse à avoir enchaîné les finales à Wimbledon et Flushing Meadows depuis Serena Williams en 2019. Elle est également la première joueuse africaine dans l'ère Open (depuis 1968) à avoir atteint la finale d'un tournoi du Grand Chelem. «Ons, ce n'est que le début d'une grande rivalité et je suis sûre que tu gagneras d'autres matchs», lui a assuré la Polonaise qui est désormais triple lauréate en Majeur (après son doublé 2020-2022 à Roland-Garros). Swiatek apporte un peu de stabilité dans un circuit féminin où aucune joueuse n'avait remporté deux Majeurs la même année depuis l'Allemande Angelique Kerber en 2016 (Open d'Australie et US Open).