Au bord de l'asphyxie! Les entreprises espagnoles «suffoquent» depuis que l'Algérie a procédé à la suspension du «Traité d'amitié, de bon voisinage et de coopération» avec les territoires ibériques. Les hommes d'affaires de ce pays du sud de la Méditerranée sont, encore une fois, montés au créneau pour appeler le gouvernement de Pedro Sanchez à la «raison». Ainsi, les secteurs productifs espagnols, dont font partie les fabricants de céramique, ont écrit à leur tutelle afin de lui faire part de leurs grandes préoccupations quant aux retombées de cette crise diplomatique. Ils parlent carrément de «l'effondrement» de nombreux secteurs. Pour eux, ce conflit politique porte «gravement atteinte à la position concurrentielle des entreprises espagnoles au niveau international». Ils saluent, certes, les mesures prises par l'Etat espagnol, mais soutiennent que «cela reste très insuffisant au gré de l'importance du marché algérien». Ils ont, dans ce sens, exigé une solution rapide «afin de limiter les dégâts au vu des pertes considérables» enregistrées par leur économie nationale. Un «SOS» qui dénote de la situation délicate dans laquelle le gouvernement Sanchez a plongé son pays, déjà touché par une grave crise énergétique. D'ailleurs, même des membres de ce gouvernement commencent à se «révolter». À l'instar du ministre de l'Economie durable, des Secteurs productifs, du Commerce et du Travail qui a pris le parti des chefs d'entreprises. Il a «pressé» ses collègues du gouvernement à trouver une solution rapide à cette crise afin d'éviter la faillite de l'économie espagnole. Il évoque des pertes estimées à 250 millions de dollars. Le ministre appelle à trouver une solution rapide à cet «embargo» commercial qui dure depuis près de trois mois. «Il faut une réponse diplomatique rapide et sérieuse pour résoudre la crise des relations avec l'Algérie», a réclamé le ministre. Plusieurs autres acteurs économiques espagnols et politiciens sont sortis de leur silence pour demander à Sanchez de trouver une solution rapide à cette crise qu'il a lui-même provoquée. À l'image de María Dolores Parra, directrice générale de l'internationalisation au conseil économique de Valence, une région qui entretient d'étroites relations avec l'Algérie. María Dolores Parra a exhorté le gouvernement central espagnol à «réchauffer» ses relations avec l'Algérie, tout en mettant en avant la situation délicate dans laquelle se trouvent de nombreuses entreprises de Valence, où sont implantées de nombreuses usines de céramique. Alors que la valeur des exportations espagnoles vers l'Algérie s'est élevée à 442 millions d'euros en 2020 contre 416,4 millions d'euros en 2021, elle est passée, au premier semestre 2022, à 218,96 millions d'euros, soit une augmentation de 5,39%. Néanmoins, depuis que Sanchez a changé la position officielle de son pays en ce qui concerne la cause du Sahara occidental, ces échanges commerciaux se limitent presque à l'énergie. L'Espagne ne vend presque plus rien à l'Algérie. Ce qui a eu un impact sur l'économie nationale et sur la vie des citoyens. Pedro Sanchez a joué avec le feu, il s'est brûlé.