Je me suis toujours battu pour une administration fiable avec un recrutement adéquat. Bien évidement, après la fin du mandat des dirigeants du Cabba et leur volonté de ne pas se présenter pour un autre exercice, malgré des résultats positifs, soit une cinquième place au championnat national et une participation à la coupe arabe, personne ne s'est présenté pour prendre la présidence du Cabba, poussant les plus avertis de la scène sportive à se poser maintes questions sur le devenir de l'équipe de football de la wilaya de Bordj Bou Arréridj. Toutes les promesses des autorités à «financer» le club n'ont pas amené des personnalités connues de la ville de Bordj Bou Arréridj et susceptibles de diriger le club. La question tourne autour du refus de l'homme qui pourrait débloquer la situation confuse du Cabba. Il s'agit de M.Bouda Salah, connu sur la scène nationale pour avoir assuré la première accession historique du Cabba et l'une des rares personnalités à aider toutes les associations sportives de la wilaya de Bordj Bou Arréridj. L'Expression: Malgré les sollicitations des autorités et vos amis, vous venez de refuser la présidence du Cabba. Peut-on connaître les raisons? M.Bouda: On ne refuse pas un club qu'on a dirigé maintes fois et soutenu pendant 34 ans et connu les joies et les peines les plus intenses avec lui. Je suis toujours prêt à aider le club, mais cette fois-ci j'ai d'autres obligations familiales et personnelles exigeant une présence quasi-permanente qui m'empêche de me consacrer au Cabba. Et de plus le Cabba, je pense, a besoin d'une autre génération de meneurs qui allient compétence, connaissances et argent. Des cadres universitaires dans le domaine sportif existent et ce genre de meneur existe bien à Bordj Bou Arréridj, il suffit de bien chercher. L'idée d'imposer un dirigeant par des autorités ou des supporteurs est bien révolue. Le Cabba a besoin d'une profonde structuration et il est loin le temps où le comité directeur gérait la restauration, le transport, le logement du joueur. Si le Cabba avait une administration, à l'image des autres clubs, le problème de la préparation de la saison prochaine ne se poserait pas, la succession à la présidence pourrait être réglée plus tard. Je me suis toujours battu pour une administration fiable avec un recrutement adéquat qui fonctionnerait loin d'une assemblée générale qui assurerait une fonction de contrôle, d'orientation et de propositions. Normalement, en cas de départ du comité directeur, un membre de l'assemblée générale pourrait gérer le club et donner le temps aux autorités de trancher la question. Je suis conscient du souci du wali de Bordj Bou Arréridj à chercher un gestionnaire élu et compétent. Je suis sûr qu'il trouvera un dirigeant pour le Cabba. L'on dit que vous avez exigé le bilan financier du club? Je me suis intéressé comme tout supporteur au bilan financier et puis, je suis membre de l'assemblée générale et l'un des fondateurs du Cabba. Il est tout à fait normal, chaque membre de l'association doit avoir une copie des bilans du Cabba et tous ceux qui ont aidé le Cabba dans le cadre du sponsor. Cette particularité a toujours été respectée du temps où je dirigeais le club. Le bilan éclaire l'opinion publique et particulièrement les supporteurs. Pour répondre à votre question, je n'ai pas demandé le bilan financier ni tout autre rapport concernant le Cabba. L'on devine à vos réponses un sentiment de colère, n'est-ce pas? Bien sûr, l'opinion publique ne s'est pas étonnée du départ des dirigeants qui ont fait tout de même des résultats probants alors que les débats sont orientés sur les causes de mon refus. L'on devrait se concentrer sur la recherche d'une équipe dirigeante compétente. Pour ma colère, c'est normal, comment peut-on laisser une équipe à la dérive sans que des précautions soient bien prises avant l'assemblée générale. Avant, à la fin d'un mandat, j'ai toujours désigné des membres de l'assemblée générale pour s'occuper des affaires courantes, régler le cas des joueurs (depart-recrutement), de l'entraîneur et d'autres détails, avec bien sûr l'aval de l'assemblée générale qui a une force de proposition et non un rôle rigide. L'on dit également que les dirigeants n'ont pas respecté la convention au sujet des dettes contractées auprès de vous (convention signée sous l'égide de la DJS) d'où votre refus de prendre en charge le Cabba. Est-ce l'une des raisons principales? C'est faux, et même si c'est une cause justifiée, j'aiderai toujours le Cabba dans la mesure du possible. Maintenant, je peux vous dire que la convention n'a pas été respectée alors que j'ai débloqué les comptes du Cabba pour aider les dirigeants à la demande du wali qui a fait son possible pour aider le Cabba. D'ailleurs, c'est le wali qui a obtenu ces résultats grâce à ses aides financières. Je suis conscient des efforts des autorités et particulièrement ceux du chef de l'exécutif à trouver une solution à la crise du Cabba. C'est un acquis pour l'équipe. Que les autorités s'inquiètent du sort de l'équipe. Serait-il possible un jour que vous reveniez à la tête du Cabba, l'un des souhaits les plus chers des joueurs et des supporteurs? C'est fort possible, mais ce jour-là, l'on abordera alors la gestion du club sur de nouvelles bases, la question du nombre de joueurs formés pour l'équipe nationale, la formation des encadreurs du Cabba, les structures d'un club, etc. J'aimerai pour conclure remercier la famille sportive bordjienne pour sa confiance et elle doit comprendre que je suis peiné de savoir le malaise qui ronge le Cabba mais je dois faire face à d'autres affaires. Je suis convaincu qu'une solution sera trouvée d'autant plus que les autorités et à leur tête, le wali de Bordj Bou Arréridj, ont décidé de prendre en charge le dossier.