Le président de la République a invité la star mondiale à se rendre en Algérie, pays de ses aïeux. «J'ai envoyé lundi une lettre personnelle à Zidane en mon nom et au nom de tout le peuple algérien. C'est une lettre de solidarité, c'est une lettre d'amitié, c'est une lettre de consolation», a déclaré hier le président de la République lors d'une conférence de presse à Downing Street de Londres où il effectue une visite de travail, après la finale de Coupe du monde perdue devant l'Italie où il a été exclu, à 10' de la fin des prolongations, pour avoir asséné un violent coup de tête sur le torse de Marco Materazzi. Le chef de l'Etat a souligné que Zidane «est non seulement Algérien mais le meilleur joueur du monde» aussi «il est tout à fait clair qu'il a notre solidarité parce que c'est un Algérien d'origine, mais il a notre solidarité aussi parce que c'est le meilleur joueur du monde». «C'est le meilleur joueur du monde, c'est le meilleur du monde, c'est le meilleur joueur du monde», a répété à trois reprises le chef de l'Etat qui s'exprimait en français. «Zidane a frôlé les limites de la légende dans le domaine du football, mais pour légendaire que puisse être un héros, il n'a pas perdu sa dimension humaine. Ce qu'il a fait pouvait arriver à n'importe quel homme», a ajouté M.Bouteflika. «Notre devoir n'est pas de juger, notre devoir c'est de comprendre» a-t-il poursuivi. Le chef de l'Etat a déploré cependant le fait que «cinq minutes avant, Zidane était une divinité, pour devenir, cinq minutes après, l'exemple à ne pas suivre», ajoutant que «notre devoir à nous n'est pas de juger mais de comprendre». Dans un message envoyé lundi où il invite Zidane à se rendre en Algérie, Bouteflika, qui s'est dit «peiné» de l'incident qui a opposé Zidane à Materazzi, avait relevé que «si la voix de la raison et celle du respect des règles sportives nous a fait enregistrer le ´´carton rouge´´, nous vous assurons, par ailleurs, de notre compréhension, en même temps que de notre estime inentamée et de notre admiration». Dans son premier message, le chef de l'Etat avait déclaré: «Je serai toujours très heureux de vous recevoir ici dans votre pays, tel que vous êtes, avec votre famille, à une date qui vous arrangera et que nous pourrons fixer d'un commun accord par l'intermédiaire de notre ambassade à Paris» et d'ajouter «je vous en sais gré et pour cela aussi, je vous félicite. Comme vous n'avez jamais oublié le pays de vos origines, l'Algérie et les Algériens sont fiers de vous. Ils ne vous oublient pas». «Les Algériens, vos compatriotes, ont toujours suivi votre carrière et ont soutenu avec enthousiasme les équipes dans lesquelles vous avez joué, que ce soit les clubs ou dans le Onze de France - parce que Zineddine Zidane y était - leurs coeurs ont toujours vibré pour les Bleus auxquels vous avez tant apporté», a expliqué le président de la République qui a tenu à rappeler à la star mondiale que, malgré son éloignement, le peuple algérien a toujours suivi son évolution. «Certain de traduire, en ces moments difficiles pour vous, les sentiments des Algériennes et Algériens à votre égard, ceux de respect, d'estime, de fierté et de solidarité», concluait le président de la République.