Opep+-Etats-Unis: le bras de fer qui a penché en faveur des «23» vire au clash entre Riyadh et Washington. Y a-t-il un lien avec le déplacement du secrétaire général de l'Opep aujourd'hui à Alger? Le ministère de l'Energie et des Mines évoque une réunion de travail sans y faire la moindre allusion. «Sur invitation du ministre de l'Energie et des Mines, Mohamed Arkab, le secrétaire général de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), M. Haitham Al Ghais, effectuera une visite de travail à Alger du 15 au 17 octobre 2022», indique la même source soulignant que le ministre de l'Energie et des Mines et le secrétaire général de l'Opep tiendront une réunion de travail sur la situation du marché pétrolier international et ses perspectives d'évolution à court et moyen terme. La question reste posée. D'autant plus qu'une sournoise guerre des prix du pétrole est plus que jamais d'actualité alors que les Etats-Unis lui ont donné une tournure politique qui en dit long sur la détérioration de leurs rapports avec le Royaume wahhabite. La décision de l'Opep+ la semaine dernière, sous-direction saoudienne, de réduire l'offre d'or noir équivaut à un «soutien économique» à la Russie, grande exportatrice d'hydrocarbures a accusé le porte-parole du Conseil de sécurité de la Maison-Blanche John Kirby. «Cela relève également du soutien moral et militaire car cela permet (à la Russie) de continuer à financer sa machine de guerre. Cela a certainement apporté un certain réconfort à M. Poutine».» a-t-il déclaré aux journalistes. Des accusations, selon lesquelles la décision de l'Opep et de ses alliés, dont la Russie, de baisser la production de pétrole était motivée politiquement contre les Etats-Unis, rejetées en bloc par le chef de file de l'Opep. «L'Arabie saoudite a vu les déclarations (américaines) qui ont décrit la décision comme une prise de position du royaume dans les conflits internationaux et comme politiquement motivée contre les Etats-Unis», a affirmé le ministère saoudien des Affaires étrangères dans un communiqué. Riyadh «exprime son rejet total de ces déclarations qui sont infondées et sortent les décisions de l'Opep+ de leur contexte économique», a-t-il précisé. Le président des Etats-Unis a été encore plus loin. «Il y aura des conséquences pour ce qu'ils (les Saoudiens) ont fait, avec la Russie», a menacé Joe Biden. Le successeur de Donald Trump réclamait une offre abondante, dans l'espoir de faire baisser les prix avant les élections de mi-mandat aux Etats-Unis en novembre. Une demande non satisfaite que le locataire de la Maison-Blanche aurait brandie comme une victoire auprès de ses électeurs. Les Américains ont carrément vu rouge suite à la baisse de la production de l'Opep+de 2 millions de barils par jour, décidée le 5 octobre dernier, qui a pour but de soutenir les cours de l'or noir. Une décision restée en travers de la gorge du Président américain.