Le lait en poudre, la semoule, la farine et l'huile de table attisent la convoitise des spéculateurs. Des commerçants véreux qui créent «volontairement» les pénuries des produits de première nécessité, l'une après l'autre, pour les commercialiser ultérieurement, à des prix exorbitants. Le directeur de la sécurité publique et de l'emploi au commandement de la Gendarmerie nationale, le colonel Lounis Mili, affirme, dans ce sens, que «la production nationale en produits de base dépasse la consommation de 1,5%» et que «la pénurie est due à la cupidité de certains commerçants en quête, d'argent facile». Face à cette situation, l'Etat, par le biais de ce corps constitué, a décidé de sévir. Afin de mettre fin à ces agissements frauduleux, la Gendarmerie nationale mène une lutte sans répit pour traquer le moindre soupçon de spéculation suspect, et intervient afin d'«interpeller» les «suceurs de sang.» qui ne manquent aucune occasion pour gagner facilement de l'argent sur le dos, notamment, des citoyens. Les services de la Gendarmerie nationale (GN) ont élucidé 3 691 affaires dans le cadre de la lutte contre la contrebande et la spéculation au niveau du territoire national durant les neuf derniers mois de l'année 2022, a indiqué le même responsable. Lesdites opérations coup de poing se sont soldées par le placement en détention provisoire de 1 117 individus et la mise de 236 autres sous contrôle judiciaire, a révélé le colonel Lounis. Ce haut gradé intervenait, avant-hier, lors d'une conférence de presse consacrée à la présentation du bilan des activités des unités de la Gendarmerie nationale en matière de lutte contre la contrebande, la spéculation, le détournement des articles de large consommation subventionnés et les pratiques commerciales frauduleuses. L'occasion pour l'intervenant de souligner que «le commandement de la Gendarmerie nationale accorde une extrême importance à la sécurité alimentaire». Un intérêt qui se reflète à travers «des plans d'action annuels et conjoncturels en cas de découverte de toute pénurie dans l'approvisionnement du marché, qui sont mis en place», a ajouté ledit colonel. Suite à l'observation d'une pénurie de certains produits de large consommation durant la dernière période, à l'instar de l'huile de table et de la semoule, à cause de pratiques commerciales illégales (spéculation et monopole) de certains commerçants, des unités de la Gendarmerie nationale ont «élucidé 3 691 affaires impliquant 5 694 individus», a précisé le même officier supérieur. Les descentes inopinées menées par les gendarmes se sont soldées par l'arrestation de 1 117 personnes qui ont été placées en détention provisoire et de 236 autres qui ont été placées sous contrôle judiciaire». Concernant les produits saisis, il s'agit de «1 226,481 tonnes de farine, 951,097 tonnes de blé tendre, 91,698 tonnes de blé dur, 211,662 tonnes de semoule, 29,032 tonnes de sucre, 20,958 tonnes de poudre de lait, 28 098 litres de lait, 418 090 litres d'huile de table, 63,493 tonnes de pâtes alimentaires et 1 398 têtes de bétail. Si les saisies record illustrent l'ampleur du phénomène de la spéculation, leur valeur en dit un peu plus sur les sommes colossales qui circulent dans l'informel. La valeur des quantités saisies sus-citées s'élève à «262 500 055 DA», a révélé le colonel Lounis. Ce n'est que la partie visible de l'iceberg, qui porte préjudice à l'économie nationale. La bonne nouvelle c'est que des procédures judiciaires sont en cours afin de récupérer ces produits et les mettre sur le marché, selon les explication du colonel. Ce dernier a souligné, par ailleurs, que «les complices seront déférés devant la justice, section de lutte contre le terrorisme et le crime organisé». Cela avant d'insister sur le rôle des citoyens dans la dénonciation des dépassements de certains commerçants. Et de conclure: «Le citoyen est un véritable partenaire de la Gendarmerie nationale, qui a mis à sa disposition le numéro vert 1055 pour signaler toute infraction.»