À la faveur du retour sur la scène culturelle algérienne du festival international de musique symphonique d'Alger dans sa 12e édition, inaugurée le 15 octobre, le public a répondu présent et en grand nombre à chacune des six soirées de cette manifestation dédiée aux oeuvres des plus grands compositeurs du monde. Lors de cette édition qui marque la reprise du festival après deux années d'absence imposée par la pandémie de Covid-19 et les restrictions nécessaires en cette période, des ensembles venant d'Italie, de Tunisie, du Japon, de France, d'Autriche, d'Egypte, de République Tchèque, de Syrie, d'Afrique du Sud, de Russie, du Soudan, et du Danemark avec sa première participation à l'événement, se sont succédé sur la scène de l'opéra d'Alger. C'est l'Algérie, pays organisateur avec l'Orchestre symphonique de l'opéra d'Alger, et à l'Allemagne, invité d'honneur de cette édition avec l'orchestre «L'Arte del mondo», qui ont assuré la soirée inaugurale avec plus de 70 musiciens en plus de chanteurs lyriques sous la direction conjointe des maestros Ehrhardt Werner Karl Christoph (Allemagne) et Lotfi Saïdi (Algérie). Cette édition aura également été marquée par la première participation du Danemark représenté par un duo composé de Kristoffer Nyholm Hyldig, un des plus grands pianistes de son pays, et le violoncelliste Toke Moldup. Des musiques suaves planantes Représentant l'Italie, l'orchestre «Filarmonica Arturo Toscanini» s'est également produit à l'Opéra d'Alger dans le cadre du programme culturel établi par l'ambassade d'Italie en Algérie à l'occasion de la «Semaine de la langue italienne dans le monde». Concrétisant une dynamique d'échange et de formation qui lie la République Tchèque à l'Institut supérieur algérien de musique, les organisateurs ont également choisi de présenter sur scène trois étudiants de l'Académie tchèque des arts de la scène. En effet, le public de l'Opéra d'Alger, a été gratifié mercredi soir d'un voyage entre la musique slave d'un trio tchèque et un hommage en tango au compositeur argentin Astor Piazzolla. Nombreux à cette avant dernière soirée du festival dédié à la musique universelle, le public a apprécié un voyage inédit qui plonge dans l'univers musical tchèque à travers ses grands compositeurs notamment Antonin Dvorak (1841-1904) et Jan Ladislav Dussek (1760-1812). Dans une atmosphère festive, les étudiants de l'Académie tchèque des arts de la scène, un trio formé du pianiste Petr Falkenauer, le violoniste Vit Janeka et le baryton Jan Kukal ont revisité des oeuvres de leurs compatriotes, notamment du compositeur Dussek, connu pour ses nombreuses sonates et concertos. Le trio a également rendu une sélection d'oeuvres lyriques. Dans la deuxième partie de cette soirée, l'ensemble de l'Orchestre symphonique syrien a revisité des pièces du compositeur argentin et virtuose du bandéon, Astor Piazzolla, en hommage à cet illustre musicien qui a le mérite d'introduire le tango, danse traditionnelle argentine, dans le répertoire de la musique classique, sur les plus grandes scènes internationales. Sous la direction du chef d'orchestre Missak Baghboudarian, les instrumentistes ont rendu des oeuvres de Piazzolla dans une prestation d'une rare dextérité, saluée par le public. «Otono porteno» ou encore «Audios Nanino» (Adieu, grand-père), composition de Piazzola à la mémoire de son père décédé, ont été parmi les oeuvres majeures de ce compositeur, rendues par l'orchestre syrien à la mémoire du maître du tango argentin à l'occasion du centenaire de sa naissance. Des master-class pour les étudiants des instituts régionaux Une soixantaine d'étudiants des Instituts régionaux de formation musicale de Bouira, Laghouat, Djelfa, Batna, Oran, ainsi que ceux de l'Institut national supérieur de musique (Insm), bénéficiant d'une prise en charge totale durant les journées du festival, ont pu assister, dans les locaux de l'Insm à des ateliers de formation dans des classes pour chant, chef d'orchestre, violon, piano, premier hautbois, violoncelle et accordéon. Assidus à ces master class «qu'ils attendaient», une cinquantaine d'étudiants étaient encadrés par des chefs d'orchestre et musiciens algériens et étrangers, issus des ensembles musicaux au programme du festival. «Les jeunes étudiants, représentant l'avenir de otre cher pays, ont une place prépondérante dans le programme de cette 12e édition qui coïncide avec les célébrations du soixantième anniversaire du recouvrement de la souveraineté nationale», a déclaré le commissaire du festival, Abdelkader Bouazzara. Par ailleurs, trois conférences traitant de la relation proche entre le discours musical occidental et oriental, ont été animées par Samir Ferdjani (Tunisie), Abdellah Chamou (Soudan) et Abdelkader Tirsane (Algérie)