Pour gagner la bataille de l'export et «internationaliser le produit algérien», le gouvernement met la machine en branle. Le chef de l'Exécutif, Aimene Benabderrahmane, annonce, en effet d'importantes mesures, en vue de hisser vers le haut les exportations hors hydrocarbures. Mieux, l'Etat passe au concret et offre du solide aux chefs d'entreprise et aux porteurs de projets, qu'ils soient nationaux ou étrangers, afin qu'ils investissent en Algérie. Le Premier ministre vient, ainsi, et à l'aune de la nouvelle loi sur l'investissement, d'inaugurer l'Agence algérienne de promotion de l'investissement, Aapi et du guichet unique des grands projets et des investissements étrangers. Un espace où seront traités les dossiers et seront facilitées toutes les démarches administratives et attirer les investisseurs étrangers. Benabderrarhmane a, dans la foulée de cette inauguration, lancé la plate-forme numérique de l'investisseur qui permettra d'orienter, d'accompagner et de suivre les investissements depuis leur enregistrement et tout au long de la période de leur exploitation. L'évènement a vu, jeudi, la présence du conseiller auprès du président de la République chargé des affaires économiques, Yacine Ould Moussa, des membres du gouvernement, ainsi que des représentants des organismes concernés par l'investissement. Assurément, l'investissement est plus que jamais placé sous l'autorité du PM et ne pourrait donc souffrir d'atermoiement et de procrastination... C'est là un signe fort de la part du gouvernement aux opérateurs sincères qui bénéficieront, désormais, de l'accompagnement et de l'aide de l'Etat. Notons que durant la même journée, Benabderrahmane avait présidé les travaux du Forum de l'export, organisé par le Conseil du renouveau économique algérien. Cette manifestation composée de panels, a été, rappelons-le, placée sous le haut patronage du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, et a vu la participation de plusieurs membres de l'Exécutif et d'opérateurs économiques nationaux. C'est que, fort des résultats probants obtenus dans l'exportation hors hydrocarbures, le gouvernement veut aller plus loin et exhorte les chefs d'entreprise à redoubler d'efforts et effectuer le grand saut salvateur, en se passant des filets de sécurité trompeurs de l'or noir. Benabderrahmane a, lors de son intervention inaugurale du Forum de l'export, renouvelé sa confiance aux opérateurs et s'est dit convaincu quant à leur capacité de concrétiser cet objectif. «L'Etat accompagnera les opérateurs économiques en leur accordant des facilités, notamment à travers la numérisation du système fiscal et l'allègement des charges, et ce, dans le cadre d'une approche globale qui aura un impact positif sur les recettes hors hydrocarbures du pays », a-t-il expliqué non sans rappeler que la valeur des exportations hors hydrocarbures était de 5 milliards de dollars jusqu'au 30 septembre dernier, soit le même volume enregistré en 2021, ce qui témoigne, a-t-il ajouté, de la poursuite des réformes que connaît le commerce extérieur du pays. Et de préciser que «les exportations hors hydrocarbures sont en passe d'atteindre 7 milliards de dollars d'ici la fin de l'année en cours au moment où le gouvernement tend à augmenter ce volume des exportations à 10 milliards de dollars en 2023», Benabderrahmane estimant que «cet effort national est désormais une réalité concrète, après avoir été par le passé, une simple illusion. C'est alors qu'il a rappelé l'âpre combat qu'a mené l'Etat à la nuée de pseudos et faux importateurs qui ont failli mener l'Algérie à la case FMI. Dans ce contexte, il a souligné que les réformes dans le secteur du commerce extérieur ont entraîné une réduction drastique des importateurs qui sont passé de 43 000 à 13 000 actuellement, avec, parallèlement, une augmentation du nombre d'exportateurs de 200 irréguliers pour la plupart, à plus de 3 000 enregistrés, dont 1 500 réalisant des opérations d'exportation effectives. Le premier ministre a, en sus, précisé que «l'Etat ne s'oppose pas à l'importation qui complète la production nationale et permet à l'économie nationale d'accéder aux chaînes de valeurs et de contrôler les techniques de production, mais lutte contre l'importation frénétique qui épuise les devises et a failli entraîner le pays vers l'endettement.»