En prélude au Conseil de la Ligue arabe au niveau des chefs d'Etat, le Centre international des conférences (CIC) Abdelatif-Rahal (Alger) abritera, aujourd'hui et demain, les travaux de la Réunion des ministres arabes des Affaires étrangères. À l'entame des travaux, l'Algérie prendra la présidence tournante du Sommet arabe. Un Sommet devant marquer le retour de l'âge d'or de la diplomatie algérienne ponctué par la réconciliation des factions palestiniennes. D'ailleurs, l'appui à la cause palestinienne figurera au centre des discussions du Sommet de la Ligue arabe, prévu les 1er et 2 Novembre à Alger, après trois années d'absence, en raison, notamment de la crise sanitaire et des conflits entre les pays du Golfe. Un Sommet que présidera le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, Ramtane Lamamra, succédant, ainsi, au ministre tunisien des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l'étranger, Othman Jerandi, dont le pays avait présidé la 30e session du Sommet. Au menu de la première journée de la réunion, l'adoption du projet d'ordre du jour du Sommet et l'examen des projets de décisions. Une séance consultative est prévue le deuxième jour et les travaux seront ponctués par une activité culturelle. Cette réunion viendra couronner une série d'assises, préparatoires à la réunion des ministres des Affaires étrangères, du Conseil économique et social arabe, des hauts responsables et des délégués permanents, qui surviennent au milieu de multiples défis et qui ne masquent pas l'ampleur des défis politiques, économiques et sécuritaires auxquels la région arabe est confrontée. Un Sommet se tenant dans une conjoncture exceptionnelle qui connaît des mutations politiques et économiques profondes au niveau régional et international et une crise mondiale aux multiples dimensions économiques, sociales et sanitaires. Un Sommet intervenant à un moment crucial en raison des développements accélérés ébranlant le monde. D'où la nécessité d'unifier les rangs et d'oeuvrer à la préservation des intérêts et ceux des peuples de la région. Au plan politique, outre la cause palestinienne, le dossier libyen sera à l'ordre du jour, d'autant que la Syrie a décidé de faire l'impasse sur ce Sommet pour éviter, d'après son chef de la diplomatie, d'éventuels différends entre les pays arabes. Sur la question de la réforme de la Ligue arabe, «la délégation algérienne présentera tant au niveau de la réunion des ministres des Affaires étrangères qu'au niveau du Sommet, un dossier complet sur la réforme de la Ligue, permettant de relancer l'organisation qui doit lui permettre de s'acquitter de façon optimale de ses missions, l'objectif étant d'améliorer les performances de cette organisation, et d'explorer les meilleurs moyens de promouvoir l'action arabe commune dans les différents domaines», a révélé l'ambassadeur d'Algérie en Egypte et son délégué permanent auprès de la Ligue arabe, Abdelhamid Chebira. Au plan économique, en plus de la sécurité alimentaire, seront débattus le développement agricole durable, la Grande zone arabe de libre-échange (Gzale), l'économie numérique, et les investissements inter-arabes. Peu avant cette réunion, le chef de la diplomatie algérienne a eu une intense activité. Ramtane Lamamra s'est entretenu avec plusieurs de ses homologues arrivés à Alger. L'entretien avec le Koweïtien, Salem Abdullah Al-Jaber Al-Sabah, a porté sur le renforcement de la coordination entre les délégations des deux pays à même d'assurer la réussite de la réunion ministérielle préparatoire du Conseil de la Ligue des Etats arabes. Le ministre koweïtien s'est dit «convaincu que le Sommet réalisera ses objectifs et sortira avec des résultats positifs pour nos pays et nos peuples». Un avis partagé par le Tunisien, Othman Jerandi, qui a affirmé que «l'Algérie assurera cette mission avec mérite, d'autant qu'elle a prouvé à l'occasion de plusieurs échéances majeures son mérite dans la gestion des affaires publiques et des questions arabes, et dans la défense des intérêts arabes». Tandis que la ministre libyenne des Affaires étrangères, Najla al-Mangoush, a émis le souhait que « les décisions de ce Sommet soient dans l'intérêt du dossier et des peuples arabes».