Le président de la République a choisi une agence d'information qatari (QNA) pour s'exprimer sur des questions en rapport avec le Sommet de la Ligue des Etats arabes, à la veille de sa tenue. L'entretien a précédé de quelques heures, l'arrivée du Prince Tamim ben Hamad Al Thani à Alger. Le chef de l'Etat n'a pas fait dans la nuance sur la question de l'organisation par le Qatar de la Coupe du monde 2022. En effet, alors que le petit Emirat du Golfe subit les foudres de médias occidentaux, le président Tebboune exprimant d'ailleurs le point de vue de la majorité des citoyens algériens, a relayé le soutien de l'opinion publique nationale et celle de l'Etat algérien au Qatar à quelques semaines seulement du coup d'envoi de la Coupe du monde 2022. S'attendant certainement à une question sur le sujet, le président de la République a dénoncé avec force les campagnes de dénigrement qui vise l'Emirat du Qatar pour de prétendues questions liées aux droits de l'homme et à la sauvegarde de l'environnement. Qualifiant de suspectes, les allégations de ces médias instrumentalisées par des milieux hostiles à l'émergence d'un Emirat arabe dans le cercle fermé des pays organisateurs de l'événement sportif le plus suivi par l'humanité, Abdelmadjid Tebboune n'a pas fait dans la nuance. «La Coupe du monde au Qatar sera gravée dans l'histoire du football. Le Qatar va surprendre le monde grâce à son haut niveau d'organisation dans tous les domaines», a-t-il déclaré, comme pour signifier aux détracteurs de Doha que l'Algérie n'est ni dupe ni suiviste. En fait, la problématique qui sous-tend la féroce campagne visant le Qatar renvoie à des considérations autrement plus stratégiques que les gesticulations des écologistes et les droits-de-l'hommisme occidentaux qui feignent de ne pas voir les massacres que provoquent leurs entreprises aux quatre coins du monde, ainsi que le sort funeste que réserve Israël aux Palestiniens. Plus encore, les droits de l'homme qu'ils brandissent à l'endroit du Qatar ne sont généralement pas respectés dans leurs propres contrées, lorsqu'il s'agit de migrants africains ou asiatiques. Ce soutien clair et sans ambages de l'Algérie témoigne, si besoin, de l'amitié étroite qui lient les deux pays. La participation de l'Emir Tamim ben Hamad Al Thani aux festivités de l'ouverture des Jeux méditerranéens et à la fête de l'Indépendance, le 5 Juillet dernier, renseigne sur l'excellente relation qui lie les deux pays. Faut-il également citer le choix de l'Algérie portée sur le Qatar pour réaliser un grand hôpital algéro-qatari-allemand à Alger. Le Qatar, c'est aussi des investissements importants dans la sidérurgie et des perspectives de partenariats prometteurs. Mais, les aspects strictement économiques n'expliquent pas à eux seuls le rapprochement entre les deux pays. Il existe une convergence de vues sur beaucoup de sujets, mais également quelques divergences. La force du partenariat multiforme entre les deux pays réside dans la franchise et la bonne volonté de l'un comme de l'autre de dépasser les écueils. Pareille approche d'une relation inter-Etats donne une amitié saine et une solidarité mutuelle entre Alger et Doha. Cela pour la question de la Coupe du monde de football qui agite l'Occident, à mesure qu'approche le rendez-vous du Mondial qatari. Concernant le sujet du Sommet arabe qui s'ouvre, aujourd'hui à Alger, le président de la République a fortement souligné la place qu'occupe la Palestine dans ce rendez-vous politique majeur. La qualifiant de «mère de toutes les causes» et assumant pleinement son propos, le chef de l'Etat a donné le ton de la rencontre d'aujourd'hui. «Nous espérons que le Sommet d'Alger contribuera à la remettre (la cause palestinienne) au centre des attentions arabe et internationale», a-t-il rappelé. Le Sommet marquera «un nouveau départ pour dynamiser et conforter l'action arabe commune», a déclaré le président Tebboune. À cet effet, le chef de l'Etat a salué les efforts déployés par l'Emir de l'Etat du Qatar pour «unifier les rangs arabes et renforcer la complémentarité et la solidarité arabes», soulignant que «la vision équilibrée, loin de la logique de l'intérêt, sont les principaux facteurs que la diplomatie qatarie a employés pour trouver des solutions aux conflits». «Le choix de la date du 1er Novembre pour la tenue du Sommet de la Ligue arabe n'était pas fortuit... il y va de la sacralité et de l'importance de ce jour qui marque l'anniversaire du déclenchement de la guerre de Libération nationale», a-t-il ajouté.