L'Emir Tamim sera à Alger pour une visite éclair afin de clarifier sa position dans des dossiers aussi urgents que sensibles. L'Algérie sera, en marge d'une campagne électorale, le théâtre d'un important ballet diplomatique: en une seule journée, aujourd'hui, elle accueillera la visite de deux hautes personnalités, l'émir du Qatar dans la matinée et le chef de la diplomatie américaine dans la soirée. L'émir de l'Etat du Qatar, Cheikh Tamim Ben Hamad Al-Thani, effectuera, à l'invitation du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, sa première visite officielle en Algérie en tant que souverain les 2 et 3 avril 2014. Alger sera sa quatrième escale après Amman, Khartoum et Tunis. Notre hôte, sera accompagné d'une importante délégation comprenant notamment le ministre des Affaires étrangères, Khaled Ben Mohamed Al-Attia. Cette visite sera «l'occasion» pour le président de la République d'examiner avec l'Emir de l'Etat du Qatar les «voies et moyens de consolider et promouvoir les relations bilatérales dans divers domaines de manière à répondre aux attentes des deux peuples frères», a précisé un communiqué. Elle «permettra également aux deux chefs d'Etat de poursuivre leur coordination et concertation et d'échanger les vues sur les différentes questions arabes, régionales et internationales d'intérêt commun», conclut le communiqué. Alger sera sa quatrième escale après Amman, Khartoum et Tunis. Notre important hôte sera accueilli à son arrivée par le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah. C'est sur les conseils de son père, l'émir Hamad ben Khalifa Al Thani, malade, que l'émir Tamim est venu en Algérie demander conseil au président Bouteflika. Arrivé au pouvoir le 25 juin 2013 à l'âge de 33 ans, il est considéré comme le plus jeune chef d'Etat du Monde arabe. La presse occidentale le surnomme même «l'apprenti émir» en raison de sa méconnaissance des dossiers géopolitiques du monde. Car contrairement à son père, l'émir Tamim n'était pas trop porté sur la politique ou la diplomatie. C'est surtout dans le domaine sportif que l'émir Tamim se distingue comme président du Comité national olympique du Qatar depuis 2000 et membre du Comité international olympique (CIO) depuis 2002. Il a présidé le Comité d'organisation des XVes Jeux asiatiques en 2006 et contribua avec ses frères à décrocher l'organisation pour son pays, de la Coupe du monde en 2022. Il est aussi connu pour être l'unique actionnaire du Paris-Saint-Germain Football Club. Depuis son installation au pouvoir, l'émir Tamim s'est débarrassé du pilier de la politique locale et étrangère du Qatar, le ministre des Affaires étrangères Cheikh Hamad ben Jassem al-Thani, plus connu sous l'abréviation «HBJ» qu'il considérait comme trop influent sur son père et sur la destinée du pays. Une nouvelle qu'avaient accueilli avec succès les Saoudiens qui détestaient «HBJ». C'est d'ailleurs le jeune émir Tamim qui, en 2010, avait conduit le dialogue stratégique avec l'Arabie Saoudite, menant à un réchauffement des relations avec le géant wahhabite. C'est justement dans ce contexte que le jeune émir du Qatar est à Alger. Il souhaiterait, selon certaines sources, les conseils du président Bouteflika au sujet du conflit qui le lie avec l'Arabie Saoudite, les Emirats arabes unis et Bahreïn, survenu au lendemain d'une réunion «houleuse» du Conseil de coopération du Golfe (CCG). Ces pays avaient décidé de rappeler leurs ambassadeurs au Qatar, reprochant à Doha ses ingérences dans les affaires de ses voisins, en citant, notamment les campagnes à travers Al Jazeera. Pour Riyadh, Abou Dhabi et Manama, «il est temps d'exercer des pressions sur le Qatar dans l'espoir que l'isolement de ce pays l'amène à changer sa politique désormais inacceptable aux plans arabe et régional». Devant cette situation, l'émir Tamim Al-Thani a adopté une position défensive moins directe que celle adoptée par son père, Hamad. L'émir Tamim qui sera, selon certaines sources, pour une visite éclair d'une journée, devra clarifier sa position dans des dossiers aussi urgents que sensibles: la guerre en Syrie, le marché du gaz et l'affaire Al Jazeera et beIn Sport.