Et de deux. Après Pékin, c'est au tour de Moscou de valider la demande de l'Algérie d'intégrer les Brics. La Russie s'en félicite même. Elle salue la volonté de l'Algérie de rejoindre les Brics, a déclaré, hier, le représentant spécial du président russe pour le Moyen-Orient et l'Afrique et vice-ministre des Affaires étrangères, Mikhaïl Bogdanov. «Bien sûr. Nos relations avec l'Algérie sont excellentes et notre dialogue est très étroit. Cette question est discutée dans le cadre du travail commun au sein des Brics», a indiqué Mikhaïl Bogdanov dans une réponse à une question de l'agence de presse TASS. «Nous saluons la volonté de nos amis, partenaires et personnes partageant les mêmes idées de se joindre au travail dans des groupes tels que les Brics ou l'OCS (Organisation de coopération de Shanghai) et d'autres où nous travaillons activement», a-t-il ajouté, soulignant que ««nous avons établi un dialogue de confiance avec l'Algérie, et il est soutenu». «Nous entretenons un dialogue confidentiel avec l'Algérie. Mais cette question (de l'adhésion de nouveaux membres) est examinée dans le cadre d'un travail collectif», a précisé l'envoyé spécial du président russe pour le Proche-Orient et les pays d'Afrique. Le diplomate russe a indiqué, par ailleurs, que plusieurs autres pays, dont l'Arabie saoudite, la Turquie, l'Egypte et le Nigeria, ont exprimé leur souhait de rejoindre les Brics. De son côté, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a souligné, lors d'une conférence de presse avec son homologue indien, qu'il y a des pays qui veulent rejoindre l'organisation. «Comme l'Algérie et l'Argentine, des critères ont été établis pour examiner ces demandes, considérant que ces demandes viennent officiellement», a-t-il déclaré. Néanmoins, l'ambassadeur de Russie en Algérie, Valerian Shuvaev, a déclaré que Moscou ne s'opposait pas à la volonté de l'Algérie de rejoindre le groupe. La Russie est le deuxième pays après la Chine à accueillir favorablement la demande de l'Algérie d'adhérer à la famille des Brics. L'Algérie, qui a participé au dernier sommet des Brics en juin en tant que membre invité, a fait valoir que sa candidature était fondée sur la nécessité de s'ouvrir commercialement à d'autres Etats en quête de «parité et d'égalité». Fin septembre, le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, a rencontré son homologue algérien, Ramtane Lamamra, à New York, en marge de la session de l'Assemblée générale des Nations unies, et a déclaré soutenir l'Algérie «dans son rôle de président tournant de la Ligue arabe et dans le bon déroulement du Sommet arabe, et se félicite de son adhésion à la famille des Brics», tant l'Algérie est un «grand pays en développement» et un «représentant des économies émergentes». C'est en juillet dernier que le président Tebboune, avait annoncé son intention de rejoindre les Brics, du fait qu'une telle adhésion «protégera l'Algérie, pionnière du principe de non-alignement, des frictions entre les deux pôles», affirmant que l'Algérie «s'intéresse aux Brics, en ce qu'ils constituent une puissance économique et politique». Toutefois le chef de l'Etat a mis en garde en soutenant que « l'adhésion au groupe des Brics dépend des conditions économiques» mais que «l'Algérie remplit largement». Pour mémoire, lundi, l'Algérie a déposé une candidature officielle pour rejoindre l'organisation des Brics, a annoncé Leïla Zerrouki, envoyée spéciale chargée des grands partenariats internationaux au ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger.