C'est décidé, l'Algérie adhèrera aux Brics, un groupe économique réunissant les grandes puissances émergentes qui sont le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine et l'Afrique du Sud. La demande officielle d'adhésion a été déposée. C'est ce que révèle Leila Zerrouki, envoyée spéciale chargée des grands partenariats au ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger. Intervenant, hier, sur les ondes de la Radio nationale, chaîne I, l'ancienne représentante spéciale du secrétaire général des Nations unies a révélé que «l'Algérie a déposé une demande officielle pour adhérer aux Brics». Une demande validée par la Russie et la Chine, souligne Leïla Zerrouki, qui ajoute que «la demande de l'Algérie est à l'étude pour validation au niveau des autres pays composant le Groupe, notamment le Brésil, l'Inde et l'Afrique du Sud». En effet, la Russie «n'a aucune objection au désir de l'Algérie de rejoindre le groupe des Brics, et le président Tebboune a écrit au président Poutine à ce sujet», révélait, en septembre dernier, l'ambassadeur de la Fédération de Russie en Algérie, Valerian Shuvaev, lors d'une conférence de presse au siège de l'ambassade de Russie en Algérie. Tandis que le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, a soutenu que « la Chine accueille favorablement l'adhésion de l'Algérie à la famille des Brics», cité par l'agence Chine Nouvelle, à l'issue de sa rencontre avec le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, Ramtane Lamamra, en marge de la 77e session de l'Assemblée générale de l'ONU. En somme, l'adhésion de l'Algérie aux Brics ne devrait pas tarder d'autant que l'Algérie, dont la position géographique stratégique du pays est un atout majeur, satisfaisait, en grande partie, aux conditions économiques d'adhésion aux Brics, a indiqué le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, en août dernier. Une manière directe de confirmer l'ambition de l'Algérie d'adhérer à ce groupe économique. «Cela est envisageable, mais n'anticipons pas. Ce qui est sûr, c'est qu'il y aura de bonnes nouvelles. L'Algérie s'intéresse aux Brics, en ce qu'ils constituent une puissance économique et politique», a-t-il rassuré. Selon le chef de l'Etat, «l'adhésion à ce groupe mettrait l'Algérie, pays pionnier du non-alignement, à l'abri des tiraillements entre les deux pôles», a-t-il dit. Et de revenir à la charge devant les walis, en précisant que parmi les objectifs du gouvernement figurait «le développement du revenu national d'une manière qui nous permette d'entrer dans le groupe des Brics». Dans son intervention, Leïla Zerrouki a rappelé la dernière participation de l'Algérie au récent sommet des Brics tenu à Pékin en Chine. Un Sommet ayant ouvert la voie à l'inclusion de nouveaux pays. D'autant qu'en juillet dernier, le président du Forum international des Brics, Purnima Anand, a révélé que «l'année prochaine, le sommet des Brics se tiendra sous la présidence de l'Afrique du Sud, et la question de l'élargissement du groupe sera examinée». Avec un PIB de 193 milliards de dollars d'ici la fin de l'année en cours, l'Algérie vise à diversifier ses partenariats économiques et ses échanges commerciaux, notamment avec les autres pays du groupe à l'instar du Brésil ou de l'Afrique du Sud. Une adhésion aux Brics permettra à l'Algérie «d'avoir des relations directes avec de grandes puissances émergentes et de rehausser son statut diplomatique». En effet, les pays membres des Brics, qui représentent la force économique du futur, enregistrent une croissance à deux chiffres. Et une adhésion à ce groupe d'influence offrira à l'Algérie diverses opportunités à même d'accroître les partenariats économiques et d'impulser les investissements structurants avec les pays membres. En outre, le groupe des Brics, qui compte près de 40% de la population mondiale, 25% du PIB mondial et 18% du commerce international, offre de nombreux avantages, comme l'accès aux financements via la Nouvelle banque de développement (New Development Bank), la fluctuation des échanges commerciaux et un accès à un système de financement alternatif au dollar américain et au système financier international Swift. En outre, une adhésion aux Brics permettra à l'Algérie de bénéficier de très nombreux avantages économiques, notamment dans l'impulsion des partenariats et des investissements sur la base du principe gagnant-gagnant, et de pénétrer les marchés intérieurs des pays membres de ce conglomérat économique.