Subissant un recul important depuis des années, notamment durant la pandémie, la filière des cuirs et textiles se trouve dans le besoin d'une réelle restructuration. Avec une baisse de production de 11,5% depuis 2020, elle a suscité toute l'attention du ministère de l'Industrie, qui oeuvre à rassembler les conditions nécessaires pour un vrai redémarrage. L'objectif étant de faire de cette filière un pan stratégique de l'économie nationale. C'est dans cette optique que la Commission nationale stratégique des industries du textile et du cuir a organisé, jeudi au pôle urbain de Médéa, «les deuxièmes assises régionales consacrées à l'industrie du cuir, en vue d'examiner les voies de développer cette industrie et accompagner les opérateurs de ce segment d'activité». Selon le directeur général de développement industriel de transformation au niveau du ministère de l'industrie, Abdelaziz Kend «l'organisation de ces assises tend à relancer ce segment industriel, à travers la fédération des efforts de l'ensemble des intervenants dans cette industrie et d'atteindre un niveau de compétitivité en mesure de réduire la facture des importations et de faire face à la concurrence étrangère». Il faut dire, que le département de Zeghdar avait pris les devant en proposant à tous les opérateurs de cette filière de rejoindre le Comité national de pilotage stratégique des filières textiles et cuirs, qui tente d'établir un état des lieux général de cette activité, en vue de proposer les solutions idoines pour le traitement des différents dysfonctionnents et problèmes rencontrés par la filière, pour une relance opérationnelle. À ce titre, M. Kend a réitéré, lors de son intervention, «l'engagement du ministère de l'Industrie à accompagner et soutenir les opérateurs nationaux, en créant les meilleures conditions pour développer leurs activités» Dans le même sillage, il y a lieu de convenir que les nouvelles dispositions de la loi sur l'investissement, associées aux différents dispositifs d'aides, en plus des effets de lutte contre la bureaucratie et la corruption, permettent aujourd'hui aux pouvoirs publics autant qu'aux opérateurs, de conjuguer leurs efforts pour l'instauration d'une vision claire et d'un processus efficace pour le redémarrage de cette filière. D'autant plus que les projets et les actions entreprises dans le cadre de la promotion de cette filière, nécessitent une réelle valorisation à l'image du lancement du pôle algero-turc textile et cuir de Sidi Khettab dans la wilaya de Relizane, ou l'organisation des collectes des peaux dans ce sillage. Des cas qui mettent en avant les réformes entreprises dans le domaine de l'industrie, en matière de foncier industriel, d'encouragement de l'investissement productif, visant à mieux exploiter le potentiel national, le même responsable a estimé que «les atouts et le potentiel dont dispose l'Algérie lui permettent de devenir, dans un futur proche, un pôle régional de l'industrie du cuir». Cela étant, cette orientation ne représente qu'une première étape pour remettre sur pied cette filière. Car au-delà de l'importance d'aboutir à une production en adéquation avec les besoins du marché, l'objectif final est de permettre a cette filière d'impacter positivement l'économie nationale, à travers une activité forte et pérenne. C'est dans cet ordre d'idées qu'un mémorandum d'entente pour la création d'un cluster national des industries de transformation des cuirs a été signé en marge de ces assises qui ont regroupé des opérateurs privés du cuir, des représentants d'associations professionnelles, du Groupe public des textiles et cuirs (Getex), de l'Institut national de formation professionnelle et de l'Institut national algérien de propriété industrielle (Inapi).