La célébration du Nouvel An amazigh a déjà commencé dans la wilaya de Tizi-Ouzou. Dans les villages, les principaux centres urbains et autres petites villes, les institutions culturelles se sont mises aux expositions, animations artistiques et culturelles outre les galas attendus, notamment à la Maison de la culture. L'ouverture officielle des festivités a été effectuée, avant-hier, en présence du wali de Tizi Ouzou, Djilali Doumi, au niveau de la Maison de la culture Mouloud Mammeri. En fait, les festivités officielles ne sont venues que pour rendre à César ce qui lui appartient car, bien avant, il y a des millénaires, les populations, elles, célébraient chaque année, l'arrivée du Nouvel An. Elles appelaient cela, fête de Yennayer qui coïncide avec le premier jour de l'An amazigh. Cette année, le traditionnel carnaval Ayrad revient à Tizi-Ouzou. Il se tiendra au chef-lieu de la commune de Makouda, une trentaine de kilomètres au nord du chef-lieu de la wilaya. Plusieurs associations en collaboration avec les citoyens de la commune ont décidé de ressusciter ce rituel millénaire. Ayrad est un carnaval consistant en un grand défilé des citoyens habillés de tenues ancestrales et de masques divers. Les habits et les masques pour enfants, doit-on le noter, ont été fabriqués par les familles grâce à des formations en confection prodiguées par des membres des associations locales depuis quelques semaines. Aussi, pour que la fête soit grandiose à Makouda, les organisateurs promettent un grand couscous aux invités. Un couscous, bien entendu, fait des sept ingrédients traditionnels comme il était d'usage chez les anciens. Toutefois, en matière de programme culturel et artistique, la direction de la culture avec ses infrastructures détient le gros des activités à travers plusieurs établissements et salles de spectacles. Au niveau de l'espace d'exposition du Théâtre en plein air «Mohia», l'atelier «patchwork» animé par Lily confection et l'association culturelle Azart de la wilaya de Tizi Ouzou se poursuivra jusqu'à samedi alors que la salle de conférences «Si Amar u Saïd Boulifa» de la Maison de la culture abritera une conférence sous le thème «Urar n lxalat, le chant féminin ancestral, un patrimoine toujours vivant», animée par Abdelmadjid Bali, ancien animateur et producteur à la Radio chaîne II. L'occasion du Nouvel An sera également mise à profit par la direction de la culture pour le lancement du premier festival culturel de chant populaire féminin «Urar n lxalat», avec au programme l'audition des troupes participantes. Au niveau de la bibliothèque principale de lecture publique, des expositions se poursuivront jusqu'au samedi outre les activités attendues au théâtre régional Kateb Yacine où se poursuivra le concours national de la meilleure pièce théâtrale en tamazight produite en 2021 par les associations et coopératives. Même ambiance au niveau de la cinémathèque qui, projettera les films «Mimezerane» de Ali Mouzaoui /2007 et «Le Monteur» de Ali Mouzaoui/ Algérie /2012. De son côté, l'annexe de la Maison de la culture Mouloud Mammeri de Azazga abrite, pour l'occasion, des expositions ainsi qu'une foire appelée Tasewwiqt n Yennayer. Des produits artisanaux et des produits du terroir seront exposés à l'instar des arts culinaires, la poterie, vannerie, tapisserie, sculpture sur bois, costumes traditionnels, bijoux, décoration florale, arts plastiques, miel, figues sèches et enfin l'huile d'olive. Des artistes étaleront pour la circonstance, leurs créations à l'instar d'Ouali Amar, Sahiouan Mohammed, Haddar Saïd, Aliane Mohand et Chabou Massinissa. Au programme également, des expositions ventes et dédicaces de livres et enfin une projection vidéos autour de Yennayer.