Quinze personnes, dont deux femmes, selon une ONG, ont été tuées, hier, lors de frappes sionistes sur Damas, qui ont visé un quartier abritant le siège de plusieurs services de sécurité. Il s'agit des raids israéliens les plus meurtriers sur la capitale syrienne depuis le début de la guerre civile, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), une organisation non gouvernementale basée au Royaume-Uni et disposant d'un vaste réseau de sources en Syrie. La frappe a notamment visé le quartier de Kafr Sousa, une zone de haute sécurité qui abrite les sièges de services de sécurité et de renseignement et où vivent de hauts responsables. Le ministère syrien de la Défense a fait état d'un bilan provisoire de cinq morts, «dont un soldat», et de 15 blessés «pour certains dans un état critique». «À 00h22, l'ennemi sioniste a commis une agression aérienne depuis le plateau du Golan occupé, visant plusieurs secteurs de Damas et de ses environs, dont des quartiers résidentiels», a affirmé le ministère. Il a assuré que la DCA syrienne avait «abattu plusieurs missiles». Selon l'OSDH, le bilan atteint 15 morts, dont des civils parmi lesquels deux femmes. Il est rare que des zones résidentielles de Damas soient atteintes. Selon des médias, un immeuble a été visé et un cratère béant était visible devant l'entrée du bâtiment. Des habitants sortaient, hier matin, des affaires de l'immeuble qui a été évacué. Six autres immeubles proches ont été endommagés. Selon l'OSDH, le quartier touché abrite un centre culturel iranien, qui n'a pas été endommagé. Il n'a pas été possible de savoir quel objectif était visé. Il s'agit de «l'attaque sioniste la plus meurtrière sur la capitale syrienne» à ce jour, a souligné l'OSDH. Les habitants de Damas ont été réveillés par le bruit de fortes explosions. Le directeur général des Antiquités syriennes, Nazir Awad, a indiqué que des bâtiments historiques situés près de la citadelle de Damas avaient été «gravement endommagés à la suite de la chute d'un missile sioniste». Une femme a été tuée dans le quartier de Mazraa, au coeur de Damas, et pourrait également avoir été victime de la chute d'un obus de la DCA, selon l'OSDH. À Téhéran, le porte-parole de la diplomatie iranienne, Nasser Kanani, a «fermement condamné les attaques du régime sioniste contre des cibles à Damas et dans sa banlieue, y compris contre certains immeubles résidentiels». À Ghaza, le Hamas et le Jihad islamique, deux organisations palestiniennes, ont également dénoncé les frappes sionistes. Depuis le début de la guerre en Syrie en 2011, l'entité sioniste a mené des centaines d'attaques aériennes, prétendant ne cibler que des positions de l'armée syrienne, des forces iraniennes et du Hezbollah libanais, alliés de Damas. Ses raids avaient visé l'aéroport international de Damas. Par ailleurs, Médecins sans frontières (MSF) a appelé à une «augmentation urgente» de l'aide humanitaire dans le nord de la Syrie où sont arrivés dimanche 14 camions transportant de l'aide fournie par l'ONG aux victimes du séisme. Le convoi est arrivé, hier, via le poste-frontière d'al-Hammam en provenance de la Turquie, selon MSF. «Ce premier convoi transporte 1296 tentes destinées aux personnes déplacées et aux familles (de 5 personnes ou plus) laissées sans abri par le séisme ainsi que 1 296 kits d'hiver pour isoler les tentes du froid», a précisé l'ONG dans un communiqué. «D'autres convois MSF devraient suivre rapidement pour livrer du matériel médical et non médical», a-t-elle ajouté. Plus de 44000 personnes sont mortes après le tremblement de terre qui a dévasté le 6 février le sud-est de la Turquie et le nord de la Syrie, dont environ 6000 dans ce pays déjà ravagé par la guerre. Après le séisme, ONG et militants de l'opposition avaient critiqué la lenteur de l'arrivée de l'aide de l'ONU dans les zones rebelles du nord-ouest du pays, où la population vivait déjà dans des conditions difficiles. Avant le séisme, la quasi-totalité de l'aide cruciale pour plus de 4 millions de personnes était acheminée via la Turquie par le poste frontière de Bab al-Hawa, seul point de passage garanti par une résolution du Conseil de sécurité. La Syrie a accepté que deux nouveaux passages transfrontaliers avec la Turquie soient utilisés durant trois mois par les convois transportant l'aide.