Un adolescent palestinien de 15 ans a été tué, jeudi soir, par les forces d'occupation sionistes en Cisjordanie occupée, a annoncé le ministère de la Santé palestinien. «Muhammad Nidal Salim, 15 ans, a été tué par des balles dans le dos de soldats de l'occupation dans la ville d'Azzun», dans le centre de la Cisjordanie, a ajouté le ministère dans un communiqué. Deux autres personnes ont été blessées, dont un enfant se trouvant dans un état critique, selon le ministère. Dimanche, la ville palestinienne de Huwara a été attaquée par des colons sionistes qui ont incendié des maisons et des voitures et lancé des pierres toute la nuit. Depuis le début de l'année, l'agression sioniste a coûté la vie à 65 adultes et enfants palestiniens. Bâtons en main et le visage enroulé dans des keffiehs, de jeunes Palestiniens sont postés à l'entrée de leur village de Cisjordanie occupée, pour le défendre en cas d'attaque de colons juifs extrémistes vivant à proximité. Chaque nuit, ces habitants de Turmus'ayya veillent et patrouillent, prêts à donner l'alerte. «Nous ne voulons attaquer personne, mais seulement défendre notre peuple, notre village, nos maisons, notre terre et notre honneur», dit l'un d'entre eux, souhaitant taire son nom par peur d'être arrêté par les forces sionistes. «Ce sont nos armes, nous n'avons rien d'autre pour nous défendre», explique-t-il, un bout de bois dans une main et une lampe de poche dans l'autre. Sur les collines surplombant la vallée, certains se déplacent en quad, d'autres brandissent des battes de baseball ou des masses. Dans ce secteur nord de la Cisjordanie occupée, territoire palestinien occupé par l'entité sioniste depuis 1967, les attaques meurtrières sont fréquentes. Dimanche dernier, des centaines de colons juifs extrémistes sont entrés dans Huwara où ils ont incendié des maisons et des voitures, plusieurs heures après que deux colons eurent été tués dans cette petite ville palestinienne. Dans un village à proximité, un Palestinien a été tué par des tirs de l'armée sioniste. Après ces incidents, le ministre de la Défense sioniste Yova Gallant avait dénoncé une situation «intolérable» et affirmé qu'il «ne pourra pas tolérer que des civils se fassent justice». La police sioniste avait fait mine d'arrêter une poignée de suspects de ces exactions. «Après ce qu'il s'est passé à Huwara, nous devons être encore plus vigilants», estime un garde, le visage dissimulé. Ces rondes de nuit ont commencé l'an passé lorsque les tensions se sont accrues dans la région, sur fond de raids de plus en plus fréquents de l'armée sioniste prétendant chaque fois être à la recherche de suspects. Ses attaques ont pris de l'importance, ces derniers mois, après des violences qui ont éclaté à Turmus'ayya, un village de 4000 habitants. En janvier, une maison et un véhicule y ont été incendiés. Un responsable de la sécurité sioniste a indiqué que les auteurs présumés étaient des extrémistes juifs. «Le village est entouré d'avant-postes de colonies et toutes les deux semaines, il y a une attaque», raconte un autre garde de Turmus'ayya. Quelque 475000 colons juifs ultra orthodoxes vivent dans des colonies en Cisjordanie, illégales au regard du droit international. Environ 2,9 millions de Palestiniens résident également dans ce territoire. Les habitants de Turmus'ayya soutiennent l'initiative. Par une froide nuit d'hiver, Abdul Karim al-Zaghloul, un Palestino-Américain en visite auprès de sa famille, a apporté des tasses de thé aux jeunes gardes. «Tout le monde se fiche de ce que nous vivons à cause des colons et des forces israéliennes chaque jour», déplore-t-il. Selon des habitants, un groupe de colons s'est récemment approché du village mais a rebroussé chemin en voyant la patrouille. «Nous sommes prêts pour toute attaque, si Dieu le veut», assure un membre de la troupe.