La fin du feuilleton de l'automobile! Après avoir officiellement autorisé l'importation des véhicules de moins de 3 ans, à partir d'hier, c'est au tour du neuf. Le ministère de l'Industrie a accordé l'autorisation finale d'importation de véhicules neufs à trois opérateurs. Deux marque européennes, Opel et Fiat, et une chinoise Jac sont désormais autorisées à procéder à la vente de véhicules à leurs clients algériens. Ces autorisations figurent parmi une liste de 35 licences validées par les services du ministère de l'Industrie. Le ministre Ahmed Zeghdar qui a animé une conférence de presse, pour l'occasion, a indiqué que d'autres licences d'importation seront délivrées, sous réserve de respect par les opérateurs des cahiers des charges. C'est donc le soulagement dans un secteur qui a vécu sous tension plusieurs années durant. Les Algériens disposeront donc, pas plus tard que la fin du mois en cours, de la possibilité d'acquérir un véhicule neuf. Ceci impactera, sans nul doute, les prix des voitures usagers, dont les prix chuteront certainement à partir d'aujourd'hui. Cela pour la partie importation. Concernant le volet production, Zeghdar a affirmé que le taux de réalisation de l'usine Stellantis dédiée à la production de modèles du constructeur Fiat est très avancé. Il a ainsi prédit la fin des travaux vers la fin du mois d'août prochain. À partir de cette date débutera le process de montage des véhicules italiens. Une autre usine de production est également sur les starting-blocks. Il s'agit de l'usine de l'entreprise Renault production Algérie. Le ministre a révélé que les responsables de ladite usine travaillent à la rendre conforme aux cahiers des charges concernant la production d'automobile. Zeghdar n'a pas fixé d'échéance pour l'entrée en activité de Renault Algérie, mais l'on peut supposer que cela ne saurait tarder. Ajouté à ces deux constructeurs qui ont mis le pied à l'étrier, «d'autres prestigieuses marques internationales sont également intéressées par un investissement dans l'industrie automobile en Algérie», a révélé le ministre de l'Industrie, tout en veillant à ne pas divulguer l'identité de ces constructeurs. Notons que pour l'importation, comme pour le montage, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait annoncé à la fin du mois de janvier dernier, en marge de la visite en Algérie de la présidente du Conseil des ministres italien, Giorgia Meloni que «le constructeur Fiat commence à ouvrir ses ateliers et la production de véhicules débutera très prochainement, en mars, de même que la commercialisation de véhicules de la marque italienne, y compris électriques». En ce début du mois de mars, il devient certain que cette échéance sera bel et bien respectée. Non seulement pour la marque italienne, mais également pour deux autres marques, allemande et chinoise. Cet heureux épilogue au feuilleton qui a tenu en haleine l'opinion nationale était quelque peu perceptible à travers la diffusion sur les réseaux sociaux de photos sur le bon état d'avancement des ateliers de Tafraoui à Oran, où seront produits les véhicules Fiat «made in bladi», ainsi que des showrooms dédiés à la marque. Même si les deux autres opérateurs demeurent la surprise du ministre, les Algériens sentaient arriver la fin du suspense. Notamment par le biais d'une maquette publicitaire, qui a circulé sur Internet où l'on y voit une Fiat Tipo, recouverte de l'emblème national. Elle sera proposée, dit-on dans la publicité, à la vente à partir du 21 mars prochain. Aucune information n'a filtré sur les premiers modèles qui seront disponibles, mais on parle de la Tipo dans un premier temps, qui devrait être suivie par la Panda et la Fiat 500. Il s'agit de l'entrée de la moyenne gamme. Quand on compare avec les prix des Fiat chez les voisins du Maghreb, la fourchette tourne autour de 140 millions de centimes jusqu'à 300 millions, selon le modèle et la finition. Depuis l'arrêt des importations des véhicules en 2019, le marché a été complètement chamboulé au point d'atteindre l'indécence. Le neuf n'était disponible que chez des revendeurs à des prix dépassant l'entendement ce qui a fait grimper ceux de l'occasion au même rythme. En 2022, s'acheter une voiture ou changer la sienne était devenu un voeu pieux. En ce printemps qui s'annonce comme celui de l'automobile, les choses devraient changer. Avec les autorisations d'importations les marques devraient arriver les unes après les autres dans le pays. Si on ajoute l'autorisation de l'importation des moins de 3 ans, l'offre devrait très rapidement se diversifier. Ce qui devrait permettre au marché de se réguler. C'est donc l'heure du grand «démarrage»...