Une région qui vit grâce au maigre artisanat et à l'émigration. Mekla est sise à l'est du chef-lieu de wilaya, chef-lieu de commune et de daïra regroupant trois communes, Mekla, Aït Khellili et Souama. La daïra compte environ une vingtaine de milliers d'âmes avec Djemaâ Saharidj, le village aux multiples sources et à forte densité, et Mekla comme centre commercial et administratif. La région est connue comme étant un centre artisanal avec le bois sculpté à Djemaâ Saharidj et la poterie à Aït Kheir, sans compter les maréchaux-ferrants installés à Sahel et qui font merveille. La plupart des villageois faisant la chaîne pour ferrer leurs chevaux et autres montures. C'est un plaisir pour l'oeil que de voir ces anciens artisans refaire les gestes que l'on pensait oubliés. La région a été également le berceau ayant vu naître et grandir des hommes entrés, depuis, dans l'histoire nationale, tels Bennaï Ouali et Aïssat Idir. Si le premier appartient à la première «fournée» des hommes ayant préparé Novembre et l'épopée libératrice, le second est connu pour avoir jeté avec Abane Ramdane les fondements de l'Ugta. Pétris de valeurs et de culture, les habitants de la région conservent encore frais dans leur mémoire les méfaits de la soldatesque ennemie durant la guerre de Libération nationale qui a vu cette région souffrir le martyre. Mekla a de l'eau, et c'est à juste raison que les gens l'appellent la région aux mille sources. L'eau, en effet, ce n'est pas ce qui manque à Mekla. La plupart des foyers sont alimentés soit par le réseau de distribution de l'ADE soit par des puits privés, et donc, la région ne connaît pratiquement pas de manque d'eau. Les habitants se plaignent cependant, du réseau routier qui est, par endroits, «défoncé» et qui attend la fin des travaux. Des travaux d'assainissement, dont la troisième tranche est en voie de lancement. En attendant la fin de ces travaux, les citoyens empruntant les axes routiers de la région se plaignent de la poussière et des cahots. Région touristique aux paysages fabuleux, aux populations accueillantes et pleines de prévenances, Mekla mérite que l'on vienne la voir, et le visiteur peut faire provision de belles choses sans compter les paysages de carte postale qu'il peut admirer. Il est difficile de parler de problèmes à Mekla, car la région incite au beau, mais, hélas et comme dans la plupart des communes de la Kabylie profonde, le taux de chômage est des plus élevés. La région ne survivant, en somme, que grâce au maigre artisanat, et surtout à l'émigration. Mekla mérite mieux et une unité industrielle serait la bienvenue en aidant à maintenir sur place ces dizaines de bras qui viennent chaque année grossir les rangs de l'armée des chômeurs.